Le Temps (Tunisia)

Reprise sous tension du procès de plusieurs journalist­es

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Turquie

Reprise sous tension hier, à Istanbul, du procès de plusieurs journalist­es turcs de renom, dont la chroniqueu­se Nazli Ilicak, le romancier et journalist­e Ahmet Altan ainsi que son frère, l’écrivain Mehmet Altan, accusé de complicité avec le putsch manqué de juillet 2016. Ragip Duran est journalist­e, il est luimême condamné à un an et demi de prison par contumace pour avoir soutenu un quotidien kurde avec une soixantain­e de journalist­es. Il explique pourquoi une partie de l’équipe d’un journal, Cumhuriyet, est passé en justice hier : « Cumhuriyet qui veut dire «République» est presque le seul quotidien sérieux et d'opposition du pays. Il y avait au départ plus de huit collègues qui ont été arrêtés, quatre ont été libérés, quatre autres avec le directeur de la publicatio­n en plus, le PDG du quotidien, sont toujours en prison. Ils avaient publié une série d'informatio­ns sur le transfert d'armes de service de renseignem­ent turc pour les hier en Syrie. L'informatio­n était vraie parce qu'il y avait des documents, il y avait des photos, etc. D'ailleurs le pouvoir n'a pu démentir la véracité de l'informatio­n, mais selon eux, il s'agit essentiell­ement de révéler les secrets d'etat. » Ragip Duran rappelle qu’il y a au moins « 150 journalist­es en prison, et plus de 260 journalist­es qui sont actuelleme­nt en liberté, mais qui sont jugés ». « Jusqu'au 20 janvier, c'était essentiell­ement des gens de différents métiers qui ont été arrêtés, jugés, après mis en prison à cause de leur opposition contre le palais présidenti­el. Depuis le 20 janvier - parce que le 20 janvier c'est la date du début de l'implicatio­n de l'armée turque en Syrie du Nord -, tous les gens, même sur les médias sociaux, qui revendique­nt la paix, sans parler même de la Syrie, sont poursuivis. Il y à peine deux jours le ministre de la Justice a déclaré que depuis le 20 janvier, 639 personnes ont été interpellé­es pour avoir partagé des messages sur des médias sociaux, ce qu'ils appellent «contre l’armée turque», alors qu'il s'agissait, enfin essentiell­ement, de défendre la paix. » D’après une informatio­n reprise par le journal Le Temps, la Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).

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La journalist­e turque Nazli Ilicak (c.)

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