La Tunisie ne badine pas avec sa souveraineté
Le ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi, a affirmé le refus catégorique du ministère à la proposition de l'organisation du traité de l'atlantique nord (OTAN) de fournir son expertise ou accorder une aide permanente au projet de lancement d'une salle d'opérations communes entre les trois armées pour le commandement des opérations interarmées, dans le cadre d'un don qui sera accordé par l'union européenne à la Tunisie d'une valeur de trois millions d'euros à condition qu'il soit réalisé à Gabès. Auditionnépar la Commission Sécurité et Défense à l’assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Zbidi a expliqué que la partie européenne étudie encore la question du don, après le refus de la présence d'un élément en dehors de l'institution militaire et la persistance quant au choix de l'emplacement du projet, "sans que cela ne soit imposé par quiconque". La déclaration de Zbidi intervient en réponse aux interrogations des membres de la commission qui se sont principalement axées sur les suspicions de coopération militaire avec des parties étrangères, les moyens de faire face aux nouveaux dangers tels que le terrorisme, le crime non organisé, la migration irrégulière et les raisons du désintérêt au service militaire.
Répondant à une question sur le degré d'efficacité de la lutte contre la contrebande, le ministre de la Défense a indiqué que les chiffres réalisés restent en-deçà des attentes, relevant cependant que le système électronique en cours d'installation permettra d'atteindre un taux d'efficacité de lutte contre ce phénomène à raison de plus de 95%.
Il a, dans ce contexte, souligné l'impératif de modifier le dispositif législatif qui, selon lui, constitue "un point faible dans le traitement du phénomène de la contrebande".