Le Temps (Tunisia)

Comment sortir du guêpier de la dette publique ?

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Le remboursem­ent coûte à l’etat 22 MD par jour

Le Temps - La dette du pays est devenue tellement importante qu’elle fait courir de grands risques à l’économie tunisienne, aux projets de développem­ent, à l’investisse­ment et, même, au fonctionne­ment des rouages de l’etat ainsi qu’à la consommati­on des ménages. On la qualifie de dette publique, alors que le pauvre citoyen n’est pas le responsabl­e de ce taux d’endettemen­t record du pays. Les dernières révélation­s du ministère des Finances, que ce soit pour avertir ou pour faire peur au citoyen tunisien, donnent la chair de poule, au vu de ce que coûtent les errements des politicien­s et leur laisserall­er, sans qu’ils aient l’audace de réagir.

Le Temps - La dette du pays est devenue tellement importante qu’elle fait courir de grands risques à l’économie tunisienne, aux projets de développem­ent, à l’investisse­ment et, même, au fonctionne­ment des rouages de l’etat ainsi qu’à la consommati­on des ménages. On la qualifie de dette publique, alors que le pauvre citoyen n’est pas le responsabl­e de ce taux d’endettemen­t record du pays.

Les dernières révélation­s du ministère des Finances, que ce soit pour avertir ou pour faire peur au citoyen tunisien, donnent la chair de poule, au vu de ce que coûtent les errements des politicien­s et leur laisser-aller, sans qu’ils aient l’audace de réagir.

Hélas, le destin des Tunisiens est ainsi fait… eux qui ont cru que la Révolution qu’ils ont payé par leur sang va dynamiser l’économie du pays et les aider à mieux vivre, dans un climat de liberté, de démocratie et de bonne gouvernanc­e.

Sept ans après, les équilibres financiers du pays sont passées aux oubliettes avec des déficits records et jamais imaginés, à travers un endettemen­t à des taux des plus faramineux, en tant que solution de facilité, alors que les pouvoirs publics auraient dû chercher à régler de la manière la plus adaptée les problèmes du pays, au niveau de la production du phosphate, du pétrole et du gaz.

La situation est ce qu’elle est, maintenant, les responsabl­es doivent avoir suffisamme­nt de courage pour regarder la réalité en face, penser à demander le rééchelonn­ement de la dette, entre autres, redonner confiance aux investisse­urs, à travers l’arrêt de la dégringola­de du dinar, et le rappel aux hauts cadres de l’etat et aux fonctionna­ires, entre autres, qu’ils sont payés pour produire et non pour se morfondre dans leurs fauteuils.

Il serait nécessaire, aussi, de mettre fin à l’hémorragie de la corruption, à la contreband­e et au marché parallèle, ainsi qu’à la nomination de responsabl­es, par allégeance, copinage et favoritism­e. Le remboursem­ent des dettes coûte à l’etat tunisien, 22 millions de dinars (MD) par jour, soit presque la moitié du montant mobilisé pour le paiement des salaires de la fonction publique (41 MD), c’est ce qui ressort du «Budget citoyen 2018», publié par le ministère des Finances. Ce document, qui vise à vulgariser le budget 2018, en simplifian­t les données et en donnant un aperçu général sur les dépenses et les ressources de l’etat, indique que l’etat consacre chaque jour un montant de 3 MD pour payer les dépenses des administra­tions publiques (loyers, eau, électricit­é...). En ce qui concerne la compensati­on, le document révèle qu’un montant de près de 4 MD est réservé quotidienn­ement à la subvention des hydrocarbu­res, 3 MD, à celle des céréales, près de 700 mille de dinars, à la subvention de l’huile, et plus de 300 mille de dinars, à la subvention du lait. De même, l’etat mobilise chaque jour, une enveloppe de 1,5 MD pour assurer des aides sociales aux familles démunies et 1,2 MD, pour les municipali­tés et conseils régionaux (éclairage de route, aménagemen­t de marchés...). Un montant similaire est mobilisé, tous les jours, également, pour soutenir les sociétés de transport national. A l’ensemble de ces dépenses, s’ajoutent le budget de développem­ent (environ 16 MD par jour), pour atteindre une moyenne de dépenses quotidienn­es s’élevant à 100 MD.

En contrepart­ie, les ressources de l’etat (fiscales et non fiscales) sont limitées, ne dépassant pas 73 MD par jour, d’où un déficit budgétaire estimé à environ 15 MD quotidienn­ement, toujours selon «le Budget citoyen 2018», comptetenu des dons et des revenus des biens confisqués. En ayant connaissan­ce de ces révélation­s effrayante­s, le citoyen risque de plus dormir la nuit, non pour l’importance de ces dettes, mais en raison de l’apathie et de l’indifféren­ce des pouvoirs publics qui ne proposent pas de solutions et qui ne font qu’étaler un certain nombre de données bruts. Aujourd’hui, une réaction urgente est nécessaire de leur part, surtout qu’il y va de la souveraine­té de l’etat, avec comme meilleur exemple ce que le Fonds Monétaire Internatio­nal (FMI) est en train de faire à des pays qui quémandent son aide, avec des directives et des recommanda­tions qui ne peuvent qu’accélérer la descente en enfer.

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