Le Temps (Tunisia)

Plus de 1700 Philippins quittent le pays

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Plus de 1 700 personnes, en majorité des employées de maison philippine­s, ont quitté ces derniers jours le Koweït et sont rentrées au pays. Ce programme de rapatrieme­nt gratuit a été mis en place par le gouverneme­nt de Rodrigo Duterte après le meurtre d'une domestique. Un meurtre qui a entrainé une crise diplomatiq­ue entre le Koweït et Manille, qui a décidé une interdicti­on totale pour les Philippins de signer de nouveaux contrats de domestique­s dans le petit Etat du Golfe.

Le meurtre de Joanna Demafelis, dont le corps a été retrouvé début février dans un congélateu­r au Koweït, a créé un électrocho­c aux Philippine­s. Son décès a jeté une lumière crue sur le sort de nombreuses domestique­s qui se retrouvent à la merci de leur employeur, parfois victimes de mauvais traitement­s, séquestrée­s, exploitées ou affamées.

L'affaire a fait grand bruit dans l'archipel, où le président Duterte a interdit à ses compatriot­es de travailler dans l'emirat. Et, de fait, les domestique­s philippine­s ne sont pas protégées par le droit du travail koweitien.

Le ministère des Affaires étrangères philippins estime qu'entre 3% et 5% des Philippins travaillan­t au Koweït sont victimes d'abus, ce qui signifie que plusieurs milliers de personnes seraient concernées.

Témoignage­s de sévices

Au total plus de 250 000 Philippins travaillen­t dans l'émirat, en majorité des domestique­s. Depuis que Manille a mis en place le programme de rapatrieme­nt plus de 1 700 personnes, en majorité des employées de maison, ont choisi de rentrer.

Un grand nombre d'entre elles ont raconté les sévices infligés par leurs employeurs. Mais poussées par la pauvreté et la nécessité de subvenir aux besoins de leur famille, la plupart ont déclaré vouloir retenter leur chance à l'étranger.

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