Le Temps (Tunisia)

Explosion d’une voiture piégée à Alexandrie

• Un policier tué

- • Un policier tué

Un policier a été tué hier dans l'explosion d'une voiture piégée à Alexandrie, dans le nord de l'egypte, au passage d'un convoi transporta­nt le directeur de la sécurité de la ville, à deux jours de l'élection présidenti­elle. L'engin explosif a provoqué "la mort d'un membre de la police" et en a blessé quatre autres, a annoncé un responsabl­e média au sein des services de sécurité.

La dépouille du policier et les quatre blessés, dont l'identité n'a pas été divulguée, ont été transporté­s vers un hôpital militaire de la ville, a dit dans un communiqué le porte-parole du ministère de la Santé, Khaled Megahed. Le directeur de la sécurité d'alexandrie, le général Mostafa elnemr, est indemne, ont par ailleurs indiqué ses services, cités par le journal d'etat Al-ahram. Il s'est d'ailleurs rendu sur place peu après l'incident, selon des images diffusées par la télévision égyptienne. Cette explosion s'est produite près d'un commissari­at, dans un quartier résidentie­l et une rue peu fréquentée d'alexandrie, la deuxième ville du pays. Une source du journal Al-ahram a évoqué "une explosion terroriste qui a visé le convoi".

La zone est désormais bouclée par un important dispositif de sécurité et militaire, a constaté un correspond­ant de L'AFP. Des débris de voitures endommagée­s par l'explosion et des carcasses noircies jonchant la rue restent toujours visibles malgré le cordon de sécurité, a-t-il précisé.

Les photos prises peu après l'explosion et circulant sur internet montrent une épaisse fumée noire s'élevant dans la rue.

L'attentat n'a pas été revendiqué à ce stade. Le procureur général Nabil Sadek a ordonné l'ouverture d'une "enquête urgente et élargie", selon la presse d'etat.

Cet attentat intervient à deux jours du début de l'élection présidenti­elle égyptienne, au terme de laquelle le chef de l'etat sortant, Abdel Fattah Al-sissi, devrait être aisément réélu pour un second mandat.

M. Sissi est arrivé à la tête de l'egypte après avoir destitué le président islamiste élu Mohamed Morsi en 2013. Il a été officielle­ment élu président en 2014 et a mené une répression contre l'opposition islamiste mais aussi libérale.

L'egypte a été la cible ces dernières années d'attentats meurtriers, pour la plupart revendiqué­s par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Si ces derniers attaquent particuliè­rement les forces de sécurité, ils n'ont pas hésite à viser des civils à plusieurs reprises. Le 31 octobre 2015, les 224 occupants d'un avion russe ont ainsi péri dans l'explosion de leur appareil dans la péninsule du Sinaï (est), une attaque revendiqué­e par L'EI. L'année dernière, les coptes, minorité chrétienne représenta­nt 10% des 96 millions d'habitants du pays, ont été particuliè­rement visés. Le 9 avril, en pleine célébratio­n du dimanche des Rameaux, des kamikazes de L'EI ont attaqué deux églises du nord de l'egypte, à Tanta et à Alexandrie, faisant 45 morts. Les autorités avaient alors décrété l'état d'urgence dans le pays, toujours en vigueur aujourd'hui.

Un peu plus d'un mois plus tard, 28 pèlerins chrétiens se rendant dans un monastère étaient tués dans un attentat à la bombe contre leur bus revendiqué par l'organisati­on extrémiste.

Mais l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de l'egypte a frappé une mosquée dans la péninsule du Sinaï tuant 300 fidèles en novembre dernier. Soupçonné d'en être l'auteur par les autorités, L'EI ne l'a pas revendiqué. Réagissant au carnage, le président Abdel Fattah al-sissi avait donné trois mois à son chef d'étatmajor et son ministre de l'intérieur pour rétablir la sécurité et la stabilité au Sinaï.

Cette date limite a depuis été prolongée, et les forces armées ont lancé leur campagne, la plus importante à ce jour, pour mettre fin à l'insurrecti­on jihadiste qui sévit depuis cinq ans.

L'armée, qui communique régulièrem­ent sur le bilan de l'opération, assure avoir éliminé plus d'une centaine de jihadistes et déplore la perte d'au moins 20 soldats.

L'opération pourrait affaiblir L'EI au Sinaï, limité à un millier de combattant­s inconditio­nnels. Mais elle n'entraînera pas une victoire décisive et ne mettra pas fin aux attaques de L'EI, préviennen­t des analystes.

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