Le Temps (Tunisia)

Le sort de l’union nationale en jeu

- Salma BOURAOUI

La Commission du pacte de Carthage s’est réunie, hier, au palais présidenti­el pour discuter les propositio­ns d’ordre économique et social. Cette Commission devrait, à la fin de ses travaux, mettre en place une feuille de route comprenant les priorités économique­s et sociales sur lesquelles travailler­a le gouverneme­nt. Au vu de l’importance de ladite réunion, le secrétaire-général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a préféré y assister en personne. Taboubi qui campe sur ses récentes positions, concernant l’actuel président du gouverneme­nt, Youssef Chahed, semble être plus déterminé que jamais à faire tomber l’intéressé. Lors d’une déclaratio­n médiatique, il a affirmé que les attentes économique­s, sociales, sécuritair­es et politiques du pays nécessiten­t un capitaine plus compétent et plus imposant que Chahed. Affirmant que le gouverneme­nt actuel comprend plusieurs ministres, conseiller­s et secrétaire­s d’etat incompéten­ts, Taboubi ne cache plus son ambition de voir son président céder sa place à une autre personnali­té.

La Commission du pacte de Carthage s’est réunie, hier, au palais présidenti­el pour discuter les propositio­ns d’ordre économique et social. Cette Commission devrait, à la fin de ses travaux, mettre en place une feuille de route comprenant les priorités économique­s et sociales sur lesquelles travailler­a le gouverneme­nt. Au vu de l’importance de ladite réunion, le secrétaire-général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a préféré y assister en personne. Taboubi qui campe sur ses récentes positions, concernant l’actuel président du gouverneme­nt, Youssef Chahed, semble être plus déterminé que jamais à faire tomber l’intéressé. Lors d’une déclaratio­n médiatique, il a affirmé que les attentes économique­s, sociales, sécuritair­es et politiques du pays nécessiten­t un capitaine plus compétent et plus imposant que Chahed. Affirmant que le gouverneme­nt actuel comprend plusieurs ministres, conseiller­s et secrétaire­s d’etat incompéten­ts, Taboubi ne cache plus son ambition de voir son président céder sa place à une autre personnali­té. De son côté, le chef du mouvement islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, a affirmé que la réunion, d’hier, permettra de déterminer l’avenir du gouverneme­nt. Il a toutefois précisé qu’il entendait par là la probabilit­é d’un remaniemen­t ministérie­l et non pas l’évincement du gouverneme­nt au profit d’un autre. Pour Nidaa Tounes, la prise de position a plutôt été officieuse. Si aucun dirigeant du mouvement n’a donné de déclaratio­n claire et précise, ses jeunes ont initié, durant le week-end, une campagne sur les réseaux sociaux où ils ont tourné en dérision Youssef Chahed et la fameuse déclaratio­n, qu’il a empruntée au martyr Chokri Belaïd, il faut que nous soyons « tous debout pour la Tunisie ». Ainsi, des Hashtags ont envahi les réseaux sociaux où les jeunes du Nidaa demandaien­t clairement à Chahed de ‘bouger’, de ne pas partir (en référence à la campagne de soutien au président du gouverneme­nt au lendemain de l’arrestatio­n de Chafik Jarraya en mai 2017 ‘Go Jo’) ou encore d’essayer de faire avancer les choses au lieu de rester debout. Cette campagne qui s’est voulue ironique et subtile a fait comprendre que les dirigeants de Nidaa Tounes cherchent, eux aussi, à dégager Chahed du palais de la Kasbah.

Le gouverneme­nt d’union nationale a été formé suite à l’initiative présidenti­elle lancée le 2 juin 2016 lorsque le président de la République, Béji Caïd Essebsi, avait conclu à une faible assise politique de l’ancien gouverneme­nt d’habib Essid. Ayant réussi à rassembler neuf partis politiques et trois organisati­ons nationales, il avait la garantie de former un gouverneme­nt et de lui donner une marge de manoeuvre assez importante pour pouvoir apporter les réformes nécessaire­s à la relance économique du pays. Moins de trois ans plus tard, le même gouverneme­nt s’est retrouvé dans le même blocage auquel s’est heurtée l’équipe précédente et la scène publique ne parle plus que de son évincement qui serait imminent d’autant plus que L’UGTT est activement soutenue par l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) ce qui révèle que cette intention d’évincement est réellement intense.

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