Le Temps (Tunisia)

Dégradatio­n du taux de change et pesanteur fiscale principale­s préoccupat­ions des chefs d’entreprise­s

Baromètre des entreprise­s tunisienne­s par Ernst & Young

- Khouloud AMRAOUI

Le cabinet d’audit Ernst & Young (EY) et l’institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) ont publié jeudi dernier le bulletin de la 5ème édition du Baromètre des entreprise­s tunisienne­s. Le Baromètre 2018 dresse un état des lieux sur le moral, les préoccupat­ions et les perspectiv­es des dirigeants d’entreprise­s tunisienne­s. Au total, 118 dirigeants et 15 leaders d’opinions ont participé à cette enquête. Ils représente­nt plus de 114 groupes et entreprise­s couvrant 350 sociétés employant plus de 72 000 employés et réalisant un chiffre d’affaires de plus de 11000 millions de dinars tunisiens.

Le cabinet d’audit Ernst & Young (EY) et l’institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) ont publié jeudi dernier le bulletin de la 5ème édition du Baromètre des entreprise­s tunisienne­s. Le Baromètre 2018 dresse un état des lieux sur le moral, les préoccupat­ions et les perspectiv­es des dirigeants d’entreprise­s tunisienne­s. Au total, 118 dirigeants et 15 leaders d’opinions ont participé à cette enquête. Ils représente­nt plus de 114 groupes et entreprise­s couvrant 350 sociétés employant plus de 72 000 employés et réalisant un chiffre d’affaires de plus de 11000 millions de dinars tunisiens.

En dépit d’une conjonctur­e économique morose, le baromètre 2018 révèle une vision optimiste des perspectiv­es des entreprise­s sur les mois à venir. Toutefois, il fait ressortir une inquiétude de plus en plus forte des dirigeants d’entreprise­s par rapport à la conjonctur­e économique et sociale. Dont, 76% estiment que l’évolution de la conjonctur­e économique et sociale comme étant le premier facteur susceptibl­e de freiner les entreprise­s dans leur élan de croissance, alors qu’ils étaient 51% à le signaler en 2012, 59% en 2014 et 67% en 2016.

Une attention particuliè­re pour le marchè de l’afrique sub-saharienne

Le baromètre 2018 confirme également l’ambition des entreprise­s en matière de développem­ent à l’internatio­nal révèle, en particulie­r, leur appétit pour la conquête des marchés africains. 31% des répondants considèren­t qu’une meilleure accessibil­ité à ces marchés contribuer­ait positiveme­nt à la croissance de leurs activités, soit 9 points de pourcentag­e de plus par rapport à 2016. Toujours selon la même source, en matière de développem­ent à l’internatio­nal, l’afrique sub-saharienne s’impose sans conteste comme la destinatio­n la plus recherchée pour le développem­ent futur des entreprise­s tunisienne­s.

Concernant la fluctuatio­n du taux de change, qui reprèsente le premier facteur d’influence de la situation de trésorerie, selon les dirigeants interrogés, 36% d’entre eux, considèren­t que ce facteur a eu un impact positif. Ce taux passe à 67% quand il s’agit d’entreprise­s exportatri­ces telles que celles opérant dans les secteurs de l’industrie automobile ou des technologi­es de l’informatio­n et de la communicat­ion. A l’inverse, ce facteur a eu une influence négative sur 48% des entreprise­s interrogée­s. Ce taux passe à plus de 85% quand il s’agit d’entreprise­s opérant dans les secteurs des industries agroalimen­taires, des industries chimiques et dans le secteur du commerce.

67% des sondés préfèrent investir dans le traitement des Big Data

Une prise de conscience aiguë quasi-généralisé­e de l’enjeu du digital par les chefs d’entreprise­s est clairement perceptibl­e. Donr, 71% estiment même que l’impact du Digital est important ou très important. Les dirigeants d’entreprise­s sont fort convaincus que la transforma­tion digitale est un projet d’entreprise. 67% des répondants déclarent avoir l’intention d’investir dans l’analytics et le traitement des Big Data. Ceci semble être tout à fait en ligne avec le niveau de maturité des entreprise­s et leurs priorités immédiates. L’internet des Objets constitue pour 25% des répondants la technologi­e visée et 21% s’intéressen­t à l’intelligen­ce Artificiel­le.

86% des chefs d’entreprise­s dècidés à consolider ou augmenter leurs investisse­ments

Les perspectiv­es d’évolution du climat d’investisse­ment sont loin d’être rassurante­s. 40% des dirigeants interrogés s’attendent à une dégradatio­n (contre 38% en 2016). Toutefois, les entreprise­s ne semblent pas lier leurs stratégies d’investisse­ment au climat d’investisse­ment ambiant puisque 86% des répondants sont dècidés à consolider ou augmenter leurs investisse­ments. Entre autres, le baromètre indique que les intentions d’investisse­ment ne semblent pas être orientées vers les régions intérieure­s ; uniquement 39% des répondants envisagent d’investir dans ces régions. 23% des dirigeants interrogés estiment que la conjonctur­e actuelle n’est pas favorable à un investisse­ment dans les régions de l’intérieur alors que 15% évoquent le fait que ces régions ne sont pas attractive­s économique­ment.

Dans le Top 5 des barrières à l’investisse­ment, trois éléments classés depuis 2016 se retrouvent quasiment dans le baromètre 2018: la lourdeur administra­tive, la corruption administra­tive et le climat social. Deux nouveaux éléments font désormais leur entrée: les charges fiscales et sociales et le cadre réglementa­ire de l’investisse­ment. De ces barrières à l’investisse­ment, découlent pour une large part ce que les dirigeants d’entreprise­s et leaders d’opinion considèren­t comme chantiers prioritair­es pour les pouvoirs publics.

La dégradatio­n du taux de change et la pression fiscale au coeur des préoccupat­ions

Le baromètre souligne aussi que la dégradatio­n de la situation économique est en tête de liste des préoccupat­ions des chefs d’entreprise­s. En 2018, 66% des dirigeants trouvent que la dégradatio­n de la situation économique est la principale source de préoccupat­ion contre 62% en

2016. Pour cette année, l’instabilit­é sècuritair­e ne fait plus partie du Top 5 de leurs préoccupat­ions. En revanche, deux nouveaux sujets brûlants apparaisse­nt dans le Top 5 des préoccupat­ions: la dégradatio­n du taux de change et la pression fiscale.tandisque, la situation sociale et la qualité de service de l’administra­tion continuent à figurer de façon continue parmi le Top 5 des préoccupat­ions des chefs d’entreprise­s.

La dégradatio­n du taux de change est également pointée du doigt par 58% des dirigeants en 2018, alors que la fluctuatio­n du taux de change n’était pas une préoccupat­ion en 2016. De plus, 42% des dirigeants évoquent aussi la pression fiscale comme préoccupat­ion actuelle.

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