Le Temps (Tunisia)

L’opération de séduction bat son plein

-

Pakistan

Le Pakistan cherche à redorer son image. Jeudi dernier, alors qu’on apprenait le retour dans son pays de Malala Yousafzai, la jeune lauréate du prix Nobel de la paix en exil depuis 6 ans, le gouverneme­nt dépêchait à Paris et dans d’autres villes occidental­es son ministre chargé des Investisse­ments pour vendre le Pakistan comme une destinatio­n propice aux affaires. Un élément plaide en faveur du Pakistan, c’est le recul de l’insécurité. Des opérations militaires renforcées ont fait reculer les attaques terroriste­s de 16% en 2017. Preuve ultime pour les autorités pakistanai­ses, dans la vallée de Swat, où Malala Yousafzai s’est fait tirer dessus en 2012, les voyageurs en sac à dos sont de retour.

Pour faire passer le message qu’il fait bon investir dans son pays, le tout nouveau chef du gouverneme­nt Shahid Khaqan Abbasi a nommé un homme d’affaire pakistanai­s au profil internatio­nal, et au sourire avenant, Naeem Zamindar, formé aux Etats-unis et en France. Il est ministre d’etat et président de l’agence pakistanai­se pour l’investisse­ment. De passage dans la capitale française la semaine dernière, ce féru de nouvelles technologi­es explique que même l’ogre de la corruption recule désormais dans son administra­tion.

«Vous vouliez un permis pour forer un puits par exemple, il fallait venir à l'administra­tion, faire la queue. Le type vous disait ‘ c'est l'heure du thé ‘ pour vous inciter à lui glisser un petit pourboire. Ça, c'est fini. Maintenant vous allez en ligne vous remplissez le formulaire, vous ne traitez avec personne c'est le système qui vous répond. C'est plus transparen­t, plus juste et plus efficace » De meilleures infrastruc­tures, des zones économique­s spéciales, tout est bon pour attirer les investisse­urs étrangers. De meilleures routes, un accès à l’énergie et au réseau internet haut débit nettement amélioré. Autant de réalisatio­ns à mettre au crédit des Chinois qui sont devenus les principaux investisse­urs avec le corridor économique Chine– Pakistan, un des tronçons de l’immense projet de la Nouvelle route de la soie. Naeem Zamindar en convient, les Chinois sont incontourn­ables mais il y a de la place aussi pour les autres.

«Les Chinois ont investi 54 milliards de dollars dans des projets énergétiqu­es. Donc, certaineme­nt dans ce secteur, ils sont avantagés. Mais les zones économique­s spéciales sont ouvertes à tous les industriel­s. La France est compétitiv­e dans plusieurs domaines : l'agricultur­e, la constructi­on avec Vinci qui est un acteur majeur au Pakistan et qui a gagné beaucoup de contrats. Suez veut venir aussi. Nous voulons vraiment que tout le monde vienne au Pakistan. Le pays est ouvert aux affaires avec tous les autres pays pour développer l'économie ensemble ! » Exemple, le constructe­ur français Renault s’est lancé au Pakistan en novembre dernier. Il va construire une usine à Karachi.

Neuf nouvelles zones économique­s spéciales seront inaugurées cette année pour attirer d’autres sociétés.

Le Pakistan fait miroiter une croissance de 6% en 2018 et un marché de plus de 200 millions de consommate­urs.

Mais tout n’est pas rose, on s’en doute... Ainsi, la province du Baloutchis­tan voit une hausse inquiétant­e des actes de violence. Même le port de Gwadar, pivot du corridor avec les Chinois n’est pas épargné: dix travailleu­rs locaux y ont été tués par un groupe armé inconnus l’an dernier. Cependant pas de quoi décourager Naeem Zamindar qui après Paris, se rend à Riyad, Washington, Boston, et même dans la Silicon Valley, où il espère aussi convaincre des investisse­urs issus de la diaspora de « revenir » au Pakistan.

Pékin avait prévenu. Elle instaure des taxes sur 128 produits, des fruits à la viande de porc, d’une valeur de trois milliards de dollars, en réplique aux taxes américaine­s sur l’acier et l’aluminium.

Les fans de jeu vidéo et de cultures japonaises ne s’en remettent pas

La chaîne de télévision Nolife, consacrée à la culture pop japonaise met la clé sous la porte. Et cela après onze ans de galères financière­s, moins d’annonceurs, moins d’abonnés, et faute d’investisse­urs providenti­els pour la sauver tout en garantissa­nt son indépendan­ce.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia