Le CSS cafouille et paie cash ses défaillances individuelles et collectives

Avant d'évoquer les aspects techniques et tactiques du classico qui ont fait pencher la balance en faveur de l'espérance de Tunis, empressons-nous de de saluer l'esprit fairplay ayant caractérisé le match en dépit de l'importance de l'enjeu qu'il revêtait pour les deux protagonistes. Certes les débats furent marqués par un engagement physique prononcé de part et d’autre, surtout du côté de l'espérance dont cinq joueurs (Beguir, Ben Sghaïer, Fanck Kom, Rabï et Jouini) se sont vus brandir le carton jaune par l’arbitre Haïthem Kosaï, mais aucun dérapage n’est venu perturber la rencontre, sur l’aire du jeu du moins. Et, même quand Haïthem Kosaï a omis de siffler un penalty qui ne faisait, pourtant, pas l’ombre d’un doute, devant sanctionner une faute de la défense sur Firas Chaouat qui fut retenu du maillot à l'intérieur de la zone des six mètres, la protestation du CSS contre cette bourde de l'arbitre s'est faite dans les limites tolérées, sans qu’aucun dérapage de la part des joueurs sfaxiens.

Que de lacunes dans les rangs sfaxiens

Le changement de Lassâd Dridi par Ghazi Ghraïri ne semble pas, pour le moment, donner les résultats escomptés en ce sens que le CSS ne parvient pas toujours à sortir du creux de la vague dans laquelle il s'est enfoncé depuis la phase retour. Après avoir, suite à une série de contre performances, perdu ses dernières illusions dans la course au titre, voilà qu'il se met à gaspiller la mince lueur d'espoir de terminer l'exercice à la deuxième place qui lui donnerait le droit de participer à la prochaine édition de la Ligue des Champions.

Même cette consolation semble aujourd'hui s'éloigner voire même s'évaporer après la défaite concédée face à l'espérance, défaite survenant dans la foulée de celle subie, à la 20ème journée et sur la même pelouse du Mhiri, contre l'etoile du Sahel.

Le CSS a dominé territorialement son vis-à-vis espérantiste, notamment au cours de la seconde période du jeu, ratant plusieurs occasions précieuses devant les bois adverses, mais les ratages n'expliquent pas seuls la défaite d'une équipe sfaxienne qui a payé cash de nombreuses autres défaillances sur le double plan individuel et collectif. Individuellement plusieurs joueurs qui ont de nouveau lamentablement déçu ne méritaient pas de figurer dans la formation et nous faisons allusion particulièrement aux Chaker Zouaghi, Karim Aouadhi, Kingsley Eduwo, Houssem Ben Ali qui passèrent tous largement à côté de leur sujet. Autre joueur auteur d'une piètre prestation : il s'agit de Alâeddine Marzouki qui affiche ces dernières semaines une nette baisse de régime et appelé par conséquent à se ressaisir.

Nous n'arrivons pas à bien comprendre les raisons qui poussent l'entraîneur sfaxien à aligner des joueurs qui continuent de décevoir d'un match à l'autre et persiste à ignorer d'autres, les uns issus du terroir du club tels que Ben Younès, Karoui, Amamo et les autres qui ont été recrutés lors du précédent mercato d'hiver et parmi lesquels on cite les Zammouri, Harzi et autre Ragoubi. Tant que l'entraîneur s'obstine à aligner des joueurs pour leurs noms sans considération de leur rendement et de délaisser d'autres qui attendent toujours qu'on leur donne une chance, il sera difficile au CSS de se dégager des sentiers battus dans lesquels il s’est engagé depuis la phase retour.

L’opportunisme payant de L’EST

Toujours est-il que l’espérance, opportuniste à souhait, ne pouvait s'empêcher d’exploiter les erreurs de son adversaire. Défensivement bien organisée, elle a pu en effet contenir avec succès les sporadiques assauts, souvent désordonnés, des clubistes sfaxiens. Entretemps, L'EST ne s'est pas contentée uniquement de se défendre mais a tenté avec conviction sa chance en attaque, à chaque fois que l'occasion lui était donnée de le faire. Tant et si bien qu'à la faveur de deux erreurs de la défense sfaxienne, elle réussit à marquer coup sur coup, les deux buts de la victoire en autant de minutes seulement. Une victoire qui lui vaut de succéder à elle même et de remporter, ainsi, le 28ème titre de son histoire.