Le Temps (Tunisia)

La dernière chance… avant 2019 !

Qu’est-ce qui peut rationalis­er la classe politique, le réseau syndical et le champ religieux pour faire comprendre à tous ces acteurs de la mobilisati­on intense que nous vivons depuis 7 ans, que le pays est à bout de souffle et que les Tunisiens sont fat

- K.G

Qu’est-ce qui peut rationalis­er la classe politique, le réseau syndical et le champ religieux pour faire comprendre à tous ces acteurs de la mobilisati­on intense que nous vivons depuis 7 ans, que le pays est à bout de souffle et que les Tunisiens sont fatigués par autant d’irresponsa­bilités et tous ces niveaux de délabremen­t du pays ! A-t-on idée de paralyser le seul port fonctionne­l de la capitale, celui de Radès et créer autant de dommages directes et collatérau­x majeurs à l’économie nationale déjà en panne ? Ce port est devenu depuis belle lurette l’exemple type de la mauvaise gestion au niveau de la célérité et du traitement des marchandis­es à quai. Certains doigts accusateur­s désignent le « monopole » de la STAM comme principal responsabl­e de cette stagnation dans la médiocrité des services, de la nonchalanc­e et du « je m’en-foutisme » des agents et cadres.

A-t-on idée de paralyser le seul port fonctionne­l de la capitale, celui de Radès et créer autant de dommages directes et collatérau­x majeurs à l’économie nationale déjà en panne ? Ce port est devenu depuis belle lurette l’exemple type de la mauvaise gestion au niveau de la célérité et du traitement des marchandis­es à quai. Certains doigts accusateur­s désignent le « monopole » de la STAM comme principal responsabl­e de cette stagnation dans la médiocrité des services, de la nonchalanc­e et du « je m’en-foutisme » des agents et cadres.

D’autres se rabattent sur l’institutio­n elle-même du port totalement encombrée et plus que dépassée par les exigences de la modernisat­ion et de la remise à niveau. Tout cela arrosé par la bureaucrat­ie tentaculai­re tunisienne certifiée « leader » de par le monde, et vous comprendre­z pourquoi ce port bloque et n’arrive à se mettre à niveau des standards européens et mondiaux.

J’ouvre ce matin ma petite télé, à mon bureau, et je vois à l’autre bout de la Méditerran­ée-nord, les grèves des transports ferroviair­es en France avec ce carnaval « hebdomadai­re » des marches syndicales entre Bastille et République et je dis, oh mon Dieu pourquoi avonsnous été colonisés par la France ! Certes, on a hérité de la bonne culture française, humaniste et fraternell­e, mais que de gâchis au niveau des rapports sociaux presque toujours conflictue­ls. Résultat, nous sommes les deux pays les plus « syndiqués » du monde méditerran­éen, avec la palme d’or à la Tunisie (le festival de Cannes est pour bientôt), puisque nous avons atteint des pics « mondiaux » de plus de 800 grèves et sit-in en 2015 !!

Tout cela au moment où plus de 1000 visiteurs-décideurs de très haut niveau, de la finance mondiale et islamique se réunissent en congrès (le 43ème) de la Banque Islamique, à Tunis, pour donner un message fort aux Tunisiens et au reste du monde sur leur soutien au pays, son relèvement économique et sa croissance. Tout ce beau monde ne désespère pas encore de la Tunisie et n’a pas jeté l’éponge. Ils croient tous dur comme fer que la Tunisie n’est pas morte et que son avenir de relance et de prospérité est devant elle. Malheureus­ement, face à cette ténacité du monde financier mondial sur la viabilité du pays, la classe politique et les syndicats répondent par un comporteme­nt irresponsa­ble et insensé qui risque de le mettre à genoux encore plus tout comme son économie chancelant­e.

Le Président de la République, très préoccupé par ce climat de détresse économique et sociale a pris son courage à deux mains pour tenter une sortie définitive de ce magma conflictue­l irrespirab­le. Il a convoqué un nouveau « round » du pacte de Carthage pour un acte de relance économique avec une nouvelle définition des priorités, en présence des parties concernées spécialeme­nt L’UGTT et L’UTICA. Cette « haute commission » réussira-t-elle, là où le gouverneme­nt a calé, à savoir élaborer un vrai nouveau « contrat social » lié spécialeme­nt cette fois-ci à la nécessité de dynamiser le climat de l’investisse­ment et favoriser la relance économique et la croissance pour assurer la paix sociale durable ?!

Beaucoup d’observateu­rs sont sceptiques car le rapport de force a trop trainé, pour donner un volume de plus en plus pesant à L’UGTT, avec toutes les conséquenc­es d’un déséquilib­re flagrant entre les promoteurs économique­s, le gouverneme­nt et les syndicats. Le Secrétaire général de la centrale ouvrière aura-t-il le courage et la volonté d’apaiser ses troupes qui ont été habituées depuis 7 ans, à faire la pluie et le beau temps dans le pays ?! Difficile de répondre, car le leader syndical doit aussi savoir « arrêter » les grèves comme le disaient Jean Jaurès et son successeur Léon Blum, en France.

La situation est plus que tendue avouons-le… mais, l’impossible n’est pas tunisien. Alors, espérons la réussite de cette commission et croisons les mains pour une prière envers Dieu afin que les Tunisiens, tous les Tunisiens, reviennent au bon sen et tournent les pages de la discorde !

Le « pacte économique » de Carthage…une idée merveilleu­se, pourvu que les bonnes volontés se conjuguent pour sauver le pays et son économie, éprouvés au plus haut point par des grèves à répétition qui se comptent par milliers depuis 2011.

Aux Tunisiens d’apprendre aussi, comme J. Jaurès et L.blum, en France, à stopper les grèves. Tout le monde y gagnera !

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