Le Temps (Tunisia)

Qui conduira le «changement»?

La commission chargée de mettre en place les priorités économique­s, sociales et politiques du gouverneme­nt s’est réunie, lundi, au palais de Carthage durant plus de huit heures pour mettre à jour le pacte de Carthage. Dans une déclaratio­n accordée à la TA

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La commission chargée de mettre en place les priorités économique­s, sociales et politiques du gouverneme­nt s’est réunie, lundi, au palais de Carthage durant plus de huit heures pour mettre à jour le pacte de Carthage. Dans une déclaratio­n accordée à la TAP, Yosra Mili, membre de l’union patriotiqu­e libre (UPL), a assuré que les participan­ts à la réunion ont mis en place de nouvelles politiques sociales et économique­s audacieuse­s et pouvant être exécutées dans l’immédiat. Les politiques seraient totalement nouvelles, a-t-elle précisé, et n’auraient pas été essayées par les gouverneme­nts précédents.

Yosra Mili a indiqué que la réunion s’est focalisée, essentiell­ement, sur la problémati­que de l’économie parallèle, les finances publiques et autres axes principaux en attente d’être résolus. Et d’ajouter que la rencontre s’est déroulée dans une atmosphère de consensus sans faille, considéran­t qu’il s’agit là d’un point essentiel pour la bonne applicatio­n de la nouvelle feuille de route.

Pour sa part, le dirigeant au sein du mouvement de Nidaa Tounes, Mohsen Hassan, a assuré que les membres de la commission n’ont rien oublié au cours de leur rencontre. De la pharmacie centrale à la question du port de Radès, toutes les grandes questions auraient été abordées au sein de cette réunion qui reprendra ses travaux dès aujourd’hui. Selon des sources proches de l’un des partis participan­t, la réunion a aussi traité des réformes fiscales pouvant aider la remise sur pieds de la finance publique. Du côté du ministre conseiller auprès du président du gouverneme­nt chargé des grandes réformes, Taoufik Rajhi, il a été assuré que la privatisat­ion des entreprise­s publiques relève du faux débat puisque la question ne s’est, à aucun moment, posée du côté de la Kasbah.

Mais quelles sont donc ces nouvelles priorités économique­s et sociales qui se préparent à Carthage pour être appliquées à la Kasbah ? Quelles sont ces solutions miraculeus­es qui existent et qui n’ont, jusqu’à présent, pas été appliquées alors que le pays est sur le point de couler sous le poids de ses dettes et de ses déficits ? Jusqu’à présent, aucun de ceux et de celles qui ont assisté à la réunion du lundi n’ont voulu (ou pu) apporter de réponses claires à cette question. Le but est-il de garder le suspens jusqu’à la fin? Certaineme­nt, mais pas au niveau économique mais au niveau politique. Si cette commission a été créée dans le but de mettre à jour le pacte de Carthage signé et validé au cours de l’été 2016, des mises à jour économique­s et sociales essentiell­ement s’imposent, l’ambition de certains est d’en faire un moyen qui mettrait terme au mandat de Youssef Chahed et de son équipe. Ceci est le but suprême de l’union générale tunisienne du travail (UGTT) et de son secrétaire-général, Nourddine Taboubi, qui assure clairement que les changement­s qui s’apprêtent à se mettre en place par la commission ne pourraient pas être conduits par l’actuel président du gouverneme­nt. Bien que les dernières nouvelles affirment que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, continue de soutenir son poulain en tentant de les protéger de ces envies de changement, d’autres continuent d’assurer que Taboubi, soutenu par Samir Majoul, le patron des patrons, finirait par avoir gain de cause. Affaire à suivre.

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