Maintien de la rétention des notes et ouverture au dialogue…
«Il n’y aura pas d’année blanche» affirme le S.G du syndicat
Le bras de fer entre le gouvernement et la Fédération générale de l’enseignement secondaire s’enlise. Réunie hier à Tunis, la commission administrative de cette fédération rattachée à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décidé de maintenir la rétention des notes du premier semestre, tout en restant «ouverte à un dialogue sérieux et responsable» sur les revendications des enseignants.
Le bras de fer entre le gouvernement et la Fédération générale de l’enseignement secondaire s’enlise. Réunie hier à Tunis, la commission administrative de cette fédération rattachée à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décidé de maintenir la rétention des notes du premier semestre, tout en restant «ouverte à un dialogue sérieux et responsable» sur les revendications des enseignants.
«Face à l’entêtement du ministère de l’education, nous avons décidé de poursuivre la rétention des notes tout en restant ouverts à un dialogue sérieux et responsable», a déclaré le secrétaire général de la fédération, Lassaâd Yacoubi.
«La réunion de la commission administration reste également ouverte pour prendre les décisions adéquates où cas où le gouvernement décide de toucher aux salaires des enseignants », a-t-il ajouté, assurant cependant qu’«il n’y aura pas d’année blanche » et que «les examens nationaux se dérouleront dans les meilleures conditions». Le ministre de l’education, Hatem Ben Salem, avait menacé de suspendre les salaires des enseignants si ces derniers persistaient à ne pas communiquer les notes à l’administration. Il a également qualifié la rétention des notes de moyen de pression inadmissible employé par la partie syndicale. «Il est inadmissible d’impliquer les élèves dans un litige purement professionnel. Aucune note n’a été remise, les conseils de classes ne se sont pas réunis, les bulletins de notes n’ont pas été envoyés. Ce n’est pas normal. Nous n’avons jamais vu ça, ni avant l’indépendance, ni après» s’est indigné le ministre.
Outre la rétention des notes, les enseignants du secondaire ont observé deux grèves les 15 février et 28 mars derniers pour exiger l’augmentation des primes spécifiques, la réforme du système éducatif et le classement de l’enseignement en tant que métier pénible justifiant un départ à la retraite à 55 ans. Le ministre de l’education estime cependant que « 90 % des revendications de la Fédération sont financières».
Depuis environ deux mois, une seule réunion a eu lieu entre la Fédération syndicale et le ministère, le 14 février dernier, que le secrétaire général Lassaad Yacoubi a qualifiée de « nulle en propositions». Depuis, les deux protagonistes campent chacun sur sa position, puisque le ministre de l’education a conditionné la reprise des négociations à une levée de la rétention des notes.
Le secrétaire général adjoint de L’UGTT chargé de la femme, de la jeunesse active et des associations, Samir Cheffi, qui a présidé la réunion de la commission administrative de la Fédération tenue hier a cependant estimé que c’est le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui bloque les négociations. « Nous détenons des preuves selon lesquelles la présidence du gouvernement a ordonné au ministère de l’education de bloquer les négociations avec le syndicat», a-t-il souligné. Il a également souligné que la commission administrative a apporté son soutien à la Fédération générale de l’enseignement secondaire.
Le bras de fer entre cette fédération et ministère de l’education risque fort de tourner à un bras de fer entre la centrale syndicale et le président du gouvernement, qui serait sur le départ.