Le Temps (Tunisia)

Netanyahu, fait marche arrière

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C’est un revirement total de Benyamin Netanyahu en moins de 24 heures. Le Premier ministre israélien avait annoncé la conclusion d’un accord avec le HCR, le Haut commissari­at de L’ONU pour les Réfugiés, sur le sort des près de 40.000 Erythréens et Soudanais entrés illégaleme­nt en Israël. Un peu plus de 16.000 devaient être réinstallé­s dans des pays occidentau­x et au moins autant devaient recevoir le statut de réfugié en Israël. Mais sous le feu des critiques d’une partie de sa coalition, il a décidé dans la soirée de suspendre cet accord... Et hier matin, après avoir reçu des représenta­nts d’organisati­ons réclamant l’expulsion de cette population étrangère, Benyamin Netanyahu a décidé d’annuler purement et simplement cet accord.

C’était déjà sous le feu des critiques de l’aile la plus à droite de son gouverneme­nt - y compris de membres de son propre parti - que Benyamin Netanyahu avait décidé hier soir de suspendre cet accord, à peine plus de six heures après l’avoir annoncé. Et c’est encore sous la pression de ces mêmes partenaire­s de coalition qu’il a décidé d’annuler entièremen­t ce compromis négocié avec le HCR. Ce mardi matin, le ministre de l’education, chef du parti nationalis­te religieux Le Foyer Juif, réclamait l’abandon total de ce projet.

Après une rencontre avec les représenta­nts des résidents du Sud de Tel Aviv opposés à la présence des Erythréens et Soudanais dans leurs quartiers, le Premier ministre a finalement cédé totalement à ces revendicat­ions. Lui qui est mis en cause dans plusieurs affaires de corruption et qui risque une mise en examen est affaibli politiquem­ent. Il ne peut se permettre de froisser une partie de son électorat.

Un revirement que Benyamin Netanyahu justifie sur son compte Facebook: « chaque année, je dois prendre des milliers de décisions pour l’etat et les citoyens d’israël. De temps en temps, une décision doit être repensée», écrit-il. Mais le Premier ministre est désormais sous le feu des critiques de son opposition qui voit dans son revirement une faiblesse et une incapacité à prendre des décisions importante­s. Que vont devenir ces

migrants ?

Ce recul du Premier ministre est un retour en arrière. Benyamin Netanyahu enterre ce plan qui prévoyait le départ de plus de 16.000 de ces migrants vers des pays occidentau­x. Mais il reconnaiss­ait lui-même hier que le plan précédent qui visait à expulser vers des pays tiers en Afrique ces ressortiss­ants érythréens et soudanais ne pouvait être mené. Il accusait une organisati­on juive et l’union européenne d’avoir fait pression sur le Rwanda pour qu’il dénonce l’accord conclu avec le gouverneme­nt israélien. Manifestat­ion de soutien aux migrants africains à Al Qods

Et en désignant nommément le Rwanda, qui a toujours réfuté être impliqué dans ces projets israéliens, Benyamin Netanyahu s’est attiré les foudres de Kigali. Un officiel rwandais assurait à la

radio nationale israélienn­e ce matin qu’ils « répondront prochainem­ent à ces affirmatio­ns ». Toute expulsion vers le Rwanda semble donc plus que jamais compromise.

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