Le Temps (Tunisia)

La Turquie "acteur majeur" sur le terrain

-

Syrie

Les dirigeants russe, iranien et turc, se sont retrouvés hier dans la capitale turque pour un sommet tripartite consacré à la Syrie. Recep Tayyip Erdogan entend peser de tout son poids et affirmer la puissance de la Turquie et son rôle dans le dossier syrien quand bien même les intérêts des uns et des autres ne sont pas toujours convergent­s.

On n’attendait peut-être pas de grandes annonces hier à Ankara, mais pour Recep Tayyip Erdogan, c’est une rencontre très importante sur le plan symbolique après son opération à Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, quand après quelque soixante jours de combat la deuxième armée de l'otan a réussi à prendre le contrôle de cette ville proche de la frontière turque et contrôlée par les forces kurdes.

La Turquie veut désormais être reconnue comme un acteur majeur sur le terrain syrien et le président turc va vouloir imposer aujourd’hui la poursuite des opérations turques dans le nord de la Syrie à ses partenaire­s russe et iranien. Recep Tayyip Erdogan veut poursuivre ses opérations vers l’est le long de sa frontière contre les milices kurdes, notamment à Manbij, près d'alep.

Une progressio­n qui ne fait pas nécessaire­ment l’affaire des Russes et des Iraniens qui soutiennen­t le président Bachar el-assad… Il faudra être attentif aux contrepart­ies le président turc va devoir accepter s’il parvient à négocier la poursuite de son opération militaire en Syrie.

Rapprochem­ent entre la Turquie et la Russie confirmé

Ce sommet est aussi l’occasion d’afficher une nouvelle occasion d’afficher le rapprochem­ent avec Vladimir Poutine. On l’a vu déjà hier mardi avec cette annonce que la Russie allait livrer «plus rapidement » que prévu un système antimissil­es à la Turquie malgré les protestati­ons de L’OTAN dont la Turquie fait partie. « Nous avons avancé à juillet 2019 la date de livraison dans le contrat signé avec la Russie pour l'acquisitio­n des S-400 », a écrit tard mardi sur Twitter le sous-secrétaire turc aux Industries de Défense, Ismaïl Demir.

Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine font tout pour afficher leur bonne entente et la bonne coopératio­n entre leurs deux pays malgré les désaccords et les positions différente­s en Syrie. C’est une façon aussi pour Moscou de tenter d’ébranler encore un peu plus les relations entre Ankara et ses alliés occidentau­x qui sont déjà au plus mal.

En somme un rapprochem­ent qui va bien au-delà de la question syrienne et bien audelà même des relations bilatérale­s entre la Turquie et la Russie… C’est un peu un coup d’échec de la part de Vladimir Poutine pour tenter de modifier le rapport de force dans la région.

 ??  ?? Soldats turcs dans le centre d'afrin, Syrie
Soldats turcs dans le centre d'afrin, Syrie

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia