Le Temps (Tunisia)

L’empreinte d’un géant…

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Parti rejoindre le « Grand ailleurs », il y a de cela dix-huit ans jour pour jour, Bourguiba est toujours vivant, dans le coeur d’une grande majorité de Tunisiens, lesquels, s’ils arrivent encore à croire, en des lendemains meilleurs, et s’accrochent à l’espoir, fut-il aussi léger qu’un fétu de paille, que la Tunisie va s’en sortir au final, et la tête haute comme l’a toujours voulu le « combattant suprême », et non pas vannée et fourbue comme une vielle « douairière » sur le retour, c’est surtout grâce au legs symbolique de Bourguiba. Qui vaut son pesant de diamants. Et qui est à même, à cause justement de la force du symbole, de soulever des montagnes pour contrer tous les vents contraires qui s’en sont pris à ce petit bout de terre, que nul n’a le droit de sous-estimer. Il apprendra alors à ses dépends, qu’il y a plus qu’une géographie ou des frontières, pour jauger la puissance d’un pays, lequel s’en est toujours sorti au final, n’en déplaise à tous ceux qui jureraient le contraire, voulant en trafiquer, aussi bien la mémoire que l’histoire, la grande, pour en infléchir la trajectoir­e.

L’ombre tutélaire de Bourguiba veille au grain. Et cette Tunisie, laïque et moderne qu’il aura toujours appelée de tous ses voeux, et dont il n’aura pas, pour peu, contribué à en bâtir les fondements, cette République qu’il a voulue forte et ouverte sur le monde, en misant, d’abord et avant toute chose, sur l’instructio­n et sur la santé, eh bien cette République, si elle tient toujours sur son socle, solidement ancrée dans le terreau, envers, en dépit et contre tout, c’est parce qu’elle se souvient toujours de lui, et que la transmissi­on a été assurée. Ce que ne comprendro­nt jamais les fanatiques de tous bords, les faux-c…, et les suppôts de Satan qui se cachent derrière la religion comme derrière un habit censé cacher toute leur misère morale et mentale, mais qui n’arrivent à tromper personne. Si quand même : ceux qui leur ressemblen­t. Et qui tremblent toujours de peur et d’effroi devant la statue de Bourguiba. Encore plus que s’il était encore vivant. Vivant ? Justement ; Habib Bourguiba, le père de la Nation n’est pas mort. Nos enfants s’en souviennen­t. Et leurs enfants après eux, ainsi que les enfants de leurs enfants, et leurs petit enfants, assureront la transmissi­on. Jusqu’à la fin des temps. Et ils le feront avec fierté. Et la tête haute. Et ce sont eux qui protègeron­t la Tunisie de tous les prédateurs qui voudraient s’attaquer à sa souveraine­té. Et la faire imploser. Ils le feront parce qu’ils sont enfants de Bourguiba. Et qu’ils savent d’ores et déjà qu’ils doivent en être dignes…

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