Le district du Sud-est tunisien, une zone géographique et culturelle fragile et menacée
Connu pour ses sites historiques datant de l'histoire antique de la Tunisiequi jadis faisait partie d'un vaste territoire appelé "Ifriqiya"-, le district du Sud-est tunisien jouit d'un riche patrimoine culturel réparti sur une superficie de 55 mille mètres carrés couvrant les trois gouvernorats de Médenine, Gabès et Tataouine, qui est actuellement fragile et menacé.
Ce volet culturel et historique et les principaux défis qu'il représente, a constitué l'une des thématiques abordées, mercredi, à Médenine, dans le cadre d'un forum international intitulé "Sudest, quels changements et avenir?", organisé par l’académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts Beït Al-hikma, en partenariat avec l'institut des Régions Arides (IRA) de Médenine.
Après un premier forum dans le district du Cap-bon, ce deuxième rendez-vous constitue le second évènement de son genre organisé par l'institution de Beït Al-hikma, en dehors de son siège basé à Carthage. Il s'insrit essentiellement dans le cadre des ses programmes et activités pour
l'étude des changements économiques, sociaux et culturels régionaux et leur impact sur le futur de cette zone du Sud tunisien.
Universitaires, experts et responsables institutionnels présents ont notamment fait le point sur les aspects naturels et démographiques de cette zone du Sud-est, compte tenu de ses spécificités ainsi que des dangers qui guettent son environnement direct et les moyens de les surmonter.
Les questions stratégiques qui concernent le développement du district à travers notamment l'ouverture de la zone Sud-est sur son entourage méditerranéen et les moyens mis à sa disposition, -ayant abouti à un léger changement
qualitatif dans le vécu de la région et de ses habitants-, ont également constitué un axe majeur abordé par les différents intervenants.
L'objectif tracé étant de parvenir à redessiner les contours d'une stratégie claire, d'une région qui peine à sortir de cette situation d'exclusion, à travers la mise en place d'une base de données qui habilite les décideurs à adopter une meilleure gestion dans le futur. Ceci devrait permettre de sortir les études faites dans le cadre académique pour arriver à mettre en application les connaissances scientifiques, à même de réaliser le développement escompté pour cette zone du Sudest.
Dans ce district formé de trois
gouvernorats, chacun d'entre eux se démarque par ses spécificités notamment au niveau des indices de l'évolution démographique, sociale et économique et la persistance de la tradition d'une migration interne et extérieur. Un cadre démographique, en constante croissance qui, d'après les constats, n'a pourtant pas eu sa juste part dans les plans de développement publics.
Les participants ont conclu à l'urgence de remédier à la question du développement régional, selon eux, à travers la mise en place d'un projet national complet qui prend en considération les grands choix stratégiques d'un modèle de développement valorisant les moyens disponibles et dynamisant le rôle des différents
intervenants.
Tel était l'avis de Mongi Sghaier, chercheur de l'institut des régions arides (RDA) qui a parlé d'un district du Sud-est classé parmi les plus touchés par les changements climatiques, avec des défis majeurs qui exigent un plan de sauvetage axé sur la recherche.
Des mesures qui aideraient à contrer la menace climatique dont les estimations prévoient un pic à l'horizon de 2050. Le plan stratégique souhaité prendra en considération une meilleure adaptation avec les changements climatiques susceptibles d'affecter toute la zone du Sud-est et pouvant ainsi mener à une grande mobilité démographique vers des zones plus sûres.