Les arguments des disciples de Talbi
Egalité en matière d’héritage
Participant à l’enrichissement du débat national sur la promotion des législations tunisiennes en matière d’égalité et de libertés individuelles, l’association Internationale des Musulmans Coraniques, fondée par feu Mohamed Talbi, a organisé, hier, à la Bibliothèque nationale, une conférence à ce sujet au cours de laquelle le penseur syrien Mohamed Chahrour a fait, devant une salle archicomble, une communication sur le Coran et l’égalité en matière d’héritage entre l’homme et la femme.
Participant à l’enrichissement du débat national sur la promotion des législations tunisiennes en matière d’égalité et de libertés individuelles, l’association Internationale des Musulmans Coraniques, fondée par feu Mohamed Talbi, a organisé, hier, à la Bibliothèque nationale, une conférence à ce sujet au cours de laquelle le penseur syrien Mohamed Chahrour a fait, devant une salle archicomble, une communication sur le Coran et l’égalité en matière d’héritage entre l’homme et la femme.
Connus par les positions « modernistes » de feu Mohamed Talbi, les Musulmans Coraniques disent oeuvrer à la rénovation de la pensée islamique, ne reconnaissant que le Coran comme référence en l’islam, et défendent une nouvelle lecture du Coran indépendamment de toutes les anciennes lectures et exégèses regardées, par eux, comme étant des oeuvres humaines et de purs produits de leurs époques. Aussi, leur approche est-elle loin de plaire aux conservateurs et partisans de la tradition islamique.
Dans cet ordre d’idées, le penseur syrien Mohamed Chahrour, un Coranique convaincu, et très connu sur la scène arabe et islamique par ses nombreux écrits à ce sujet, quoiqu’issu d’écoles d’ingénieurs, a présenté, à partir du Coran, ou plutôt à partir de sa lecture particulière du Coran, de nombreux arguments coraniques en faveur de l’égalité en matière d’héritage entre l’homme et la femme. Il a notamment fait remarquer que le verset coranique invoqué par les partisans de la tradition pour justifier le système islamique en vigueur en la matière donnant à l’homme une part égale à la part de deux femmes, a été faussement compris, en ce sens que le mot arabe « hadh » utilisé dans ce verset a été pris par les traditionnalistes au sens de part (nassib en arabe), alors qu’il signifie « chance ». Il a estimé que ce verset prône plutôt la parité en matière d’héritage entre l’homme et la femme, et qu’il constitue en quelque sorte une base de calcul à ce sujet.
Cependant, aux yeux des scientifiques, les Musulmans Coraniques perpétuent, à leur manière, les positions des pionniers de la Renaissance arabe et islamique prônant l’ouverture à la modernité avec l’attachement à l’authenticité arabe et islamique, une dichotomie à laquelle la nation arabe et islamique continue de buter.