Le festival du zhar embaume la ville
Nabeul vivra trois jours durant, à partir d’aujourd’hui, à l’heure de son festival du Zhar qui mettra en lumière métiers et recettes d’antan sur un fond d’animation le long de l’avenue Habib Bourguiba où une grande tente a été aménagée en vue d’accueillir les hôtes de la ville qui découvriront cette fleur tant convoitée par les tunisiens .
Nabeul vivra trois jours durant, à partir d’aujourd’hui, à l’heure de son festival du Zhar qui mettra en lumière métiers et recettes d'antan sur un fond d'animation le long de l’avenue Habib Bourguiba où une grande tente a été aménagée en vue d’accueillir les hôtes de la ville qui découvriront cette fleur tant convoitée par les tunisiens . Nabeul et ses environs constituent le royaume du bigaradier, arbre de la famille des agrumes qui donne la bigarade, sorte d’orange amère d’un grand apport pour ses fellahs, pour la région et le pays.
En cette période printanière, l’arôme des fleurs d’oranger (zhar) se fait sentir dans toutes les rues et ruelles de la ville de Nabeul. Selon la tradition, la distillation de l’eau de fleur d’oranger est un rituel séculaire célébré au printemps dans une ambiance de fête, de joie, de rythmes, de couleurs et de senteurs. Nabeul est connue pour ses vergers de bigaradiers plantés dans les jardins, des patios de résidences, le long des routes et des rues ou dans des vergers qui résistent aux vicissitudes du temps en dépit d’une urbanisation sauvage et rampante.
Selon les organisateurs, ce festival a pour principaux objectifs d’animer la vie culturelle et artistique de la ville des potiers, d’attirer l’attention des responsables sur l’encouragement des plantations des bigaradiers en raison de leur importance décorative, esthétique et environnementale, et pour la promotion et le développement du patrimoine culturel immatériel et, partant, de l’activité touristique de Nabeul au passé prestigieux et ancestral. Les fleurs d’orangers bigaradiers sont cueillies avec délicatesse pour leur importance et leur valeur pour la distillation de leurs essences et nectars aux utilisations multiples. En effet, «Maa zhar» (eau de fleur d’oranger)) est utilisée pour adoucir le café, le thé, donner un arôme aux pâtisseries et aux confiseries, atténuer la chaleur et la fièvre ou pour l’adoucissement de la peau, le démaquillage et les soins de beauté. Cette eau est employée dans des aspersoirs en bronze ciselés pour asperger les convives lors des cérémonies de circoncision, de naissance ou de mariage, ainsi que lors des cérémonies religieuses.
Chaque printemps, la région de Nabeul se mobilise pour la cueillette de ce zhar dès la fin du mois de mars et pendant les quatre semaines qui suivent. Chaque matin, les fellahs et leur famille prennent d’assaut les vergers. Ils procèdent, des journées durant, à la cueillette des fleurs. Par groupes de trois ou quatre, les cueilleuses expertes s’attaquent aux bigaradiers, sous lesquels on a préalablement étendu des toiles, en faisant attention à arracher le moins de feuilles possible. D’autres ouvriers ramassent les fleurs qui s’amoncellent au pied de l’arbre, en enlevant les feuilles. Une fois la cueillette terminée, on écoule les quantités de fleurs au marché local d’el Mahfar ou de Bir Challouf qui se tient spécialement à cette occasion.