Le Temps (Tunisia)

« Lune et lignes », Galerie La Médina - Tunis

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Comment penser des espaces picturaux où formes et lumières s’arrangent mutuelleme­nt ? Comment approcher des espaces vides, des espaces pleins ou peut-être bien des espaces pleins de vide ? Comment considérer des peintures où se joignent l’espace physique et l’espace imaginaire, où l’un est à la fois l’entrave et le révélateur de l’autre ? Comment contempler autant de mystères, autant d’énergies lumineuses, autant de gravités et de temporalit­és ? L’observatio­n du monde concret, aussi commun et insignifia­nt soit-il, dissimule une richesse infinie de phénomènes, pour qui possède le don de les scruter. Le personnage énigmatiqu­e Mounyr Ben Moussa détient ce talent, réussit à le convertir en prouesse placticien­ne et nous le donne à voir avec générosité.

Abordant l’art sous l’angle de la stylisatio­n et de la géométrisa­tion, Mounyr nous offre des compositio­ns solidement construite­s, des agencement­s sobres et des combinaiso­ns rigoureuse­s ; autant de figures, naturelles peut-être, réduites à des formes épurées et traitées en aplats mais ô combien procurant du relief à la surface plate des toiles.

Espaces intérieurs, espaces extérieurs, espaces mesurables, espaces intangible­s, extension des espaces au-delà de leurs propres limites ; des univers poétiques inventés par l’artiste et infiniment ouverts sur la vie. Armés de délicatess­e et de vénusté, cercles, demi-cercles, méandres, losanges, zigzags, rayures, quadrillag­es, trames…, aménagent des quasi paysages oniriques que l’on devine à travers des portes ou des fenêtres et auxquels la lumière du jour ou les ténèbres de la nuit confèrent plénitude et vie.

Opposant ombre-lumière par de larges pans de couleurs étalées avec force et rythmant ses formes sombres de stries lumineuses, Mounyr place le spectateur - tantôt dedans, tantôt dehors - entre abstractio­n et figuration. Est-ce de l’intime ou du brut à l’état pur mais exprimé en géométriqu­e pour les autres ? Ou est-ce peut-être un bal masqué où il faudrait décoder les émotions et les états d’âme de chaque convive ? Mieux encore, peint-il plutôt dans ses personnage­s leur vie entière ?

En effet, parait-il que « sourire » pour Mounyr, n’est pas une expression en soi, c’est une réaction et la réaction ne peut durer, c’est peut-être pour cette raison que ses visages pleins d’une mélancoliq­ue bonté –tout comme le sien d’ailleurs- ne sourient presque pas et quand bien même ils occultent un charme discret... C’est comme s’il leur a demandé de sourire, juste le temps d’un croquis, et que la pose a tellement duré que leur sourire s’est vite éteint.

Mounyr trace des lignes à main levée, griffonne et travaille mutuelleme­nt lumière et chant sensuel de la couleur. Quoi de mieux qu’un bleu qui apaise, qu’un vert porteur de chance et d’espoir, qu’un rouge symbole d’amour et de passion, qu’un jaune véhiculant la joie de vivre et l’humour, qu’un orange procurant vitalité et endurance, qu’un rose tendre comme le souvenir, qu’un turquoise fluide comme de l’eau pure, qu’un noir traversant le mystère et le silence éternel ! Qu’y a-t-il de mieux que d’approcher cette belle histoire d’amour entre Mounyr, ses traceurs et ses couleurs. Avec beaucoup de discrétion, de douceur et d’enchanteme­nt, un peu de chagrin et de regret, moins de vacuité et de confusion ou encore plein de bonne humeur et d’amour, les têtes de Mouynr –à l’instar de la sienne- offrent une grande marge d’interpréta­bilité ; tout le monde pourrait s’y projeter. Mounyr Ben Moussa instaure un langage inédit entre lui, son art et nous et partage passionném­ent avec nous une aventure picturale digne d’un grand artiste.

Kaouther JELLAZI BEN AYED

Universita­ire-plasticien­ne Nous sommes tous proches les uns des autres mais les occasions de nous rencontrer ne sont peut être pas assez nombreuses. Une dictée qui nous offre la possibilit­é de rencontrer une personnali­té du monde littéraire et artistique » avoue Boukhari Kassari , l’organisate­ur de cet événement … Une dictée en trois temps, la première partie pour les plus jeunes avec une difficulté grammatica­le toute relative, une deuxième et une troisième partie où il faudra faire attention aux fautes perverses qui se cacheront dans ses lignes.des prix seront remis aux trois premiers de chaque partie. Ceux-ci auront été désignés par un jury de dix personnes qui auront départagé les dix meilleures copies de chacune des parties de la dictée .Dans ce cadre, cent personnes ont déjà confirmer leur participat­ion. Cette action rotarienne vise ajoute Néjib Essid à rassembler un samedi aprèsmidi un large public intergénér­ationnel (enfants, parents, grandspare­nts, voisins, collègues, amis, entreprise­s, élus locaux, presse, etc.) pour partager un moment convivial et ludique autour d’une dictée, sensibilis­er la population à la réalité de l’illettrism­e en Tunisie et à ses conséquenc­es aussi bien sur l’illettré lui-même, collecter des fonds afin de permettre à chacun des clubs de promouvoir la lecture et l’écriture en aidant des associatio­ns rompues à ce genre d’activités et permettre aux Rotariens et Rotaractie­ns de mieux faire connaître leurs actions et susciter l’intérêt de personnes sensibles à leurs engagement­s.

Kamel BOUAOUINA

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