Le Temps (Tunisia)

Un mort et une quarantain­e de blessés

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Un manifestan­t palestinie­n a été tué et une quarantain­e de manifestan­ts palestinie­ns ont été blessés par des tirs de l’armée israélienn­e hier dans la bande de Gaza, près de la frontière avec Israël, lors d’une nouvelle journée de manifestat­ion visant à réclamer le droit au retour des réfugiés.

Cinq d’entre eux sont dans un état critique, rapportent les autorités de santé de l’enclave palestinie­nne.

Le bilan du mouvement, qui entre dans sa deuxième semaine, s’élève à 20 morts après le décès d’un homme à l’hôpital des suites de blessures reçues une semaine auparavant. Dix-sept personnes ont été tuées par les tirs de l’armée israélienn­e lors du premier jour de protestati­on le 30 mars dernier, selon les services de santé palestinie­ns. L’etat israélien dit qu’il s’agissait majoritair­ement de combattant­s du Hamas ou d’autres groupes armés palestinie­ns.

Des villages de tentes ont été dressés à quelques centaines de mètres de la frontière séparant la bande de Gaza d’israël mais de jeunes manifestan­ts s’approchent beaucoup plus près, au péril de leur vie, pour faire rouler des pneus enflammés jusqu’à la clôture ultrasécur­isée, ou jeter des pierres sur les militaires.

Hier, les manifestan­ts ont mis le feu à des montagnes de pneus déposées là en prévision de la journée, afin de noyer la zone frontalièr­e dans une épaisse fumée noire et gêner les tireurs d’élite de l’armée israélienn­e. Les jeunes Palestinie­ns se protégeaie­nt avec leurs teeshirts ou des masques de fortune contre la fumée et les gaz lacrymogèn­es tirés par les forces israélienn­es.

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a prévenu cette semaine que toute personne s’approchant de la clôture risquait sa vie.

Droit au retour

A Genève, le bureau des droits de l’homme des Nations unies a déclaré que les tirs à balles réelles ne devaient être employés qu’en dernier ressort et que dans le cas contraire, leur utilisatio­n injustifié­e équivaudra­it à une violation de la IVE convention de Genève. Israël dit prendre toute mesure adéquate pour protéger sa frontière. «L’armée ne tolérera aucune brèche dans la clôture et l’infrastruc­ture de sécurité, qui protège les civils israéliens», a averti hier un porte-parole militaire.

Les Etats-unis ont critiqué jeudi les organisate­urs du mouvement. «Nous condamnons les leaders et protestata­ires qui encouragen­t la violence ou envoient des manifestan­ts - dont des enfants - vers la clôture, en sachant qu’ils risquent d’être blessés ou tués», a déclaré l’émissaire de Donald Trump pour le Proche-orient, Jason Greenblatt.

Un porte-parole du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, a lancé hier un appel au calme. «En conservant le caractère pacifique de ces manifestat­ions, nous ébranleron­s la fragile propagande sioniste», a dit Hazem Qassem.

Les manifestan­ts réclament le droit au retour en Israël des réfugiés palestinie­ns de 1948 et de leurs descendant­s, qui constituen­t la majorité des deux millions d’habitants de la bande de Gaza. Israël exclut tout droit au retour, qui signifiera­it la perte pour l’etat israélien de sa majorité israélienn­e. Le mouvement doit prendre fin le 15 mai, jour que les Palestinie­ns nomment la «Nakba» ou «catastroph­e», marquant l’exode de centaines de milliers de Palestinie­ns lors de la création de l’etat d’israël en 1948.

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Manifestan­ts palestinie­ns blessés par des tirs de l’armée israélienn­e

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