Tout pour provoquer L’UGTT !
Enseignement, STAM et travailleurs de chantiers
Janvier aura été le dernier mois de la lune de miel entre le gouvernement d’union nationale et la centrale syndicale. Depuis février dernier, le secrétaire-général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a décidé de faire de ce même gouvernement son ennemi numéro un.
Janvier aura été le dernier mois de la lune de miel entre le gouvernement d’union nationale et la centrale syndicale. Depuis février dernier, le secrétaire-général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a décidé de faire de ce même gouvernement son ennemi numéro un.
Le bras de fer entre le ministère de l’education et le Syndicat général de l’enseignement secondaire a fortement aidé ce dernier dans sa nouvelle stratégie d’autant plus qu’il s’est vite rangé, contrairement à son prédécesseur Houcine Abassi, du côté des enseignants tout en promettant à l’opinion publique de tout faire afin d’éviter l’année blanche. Sur le dossier des travailleurs de chantiers – dont la situation est bloquée depuis sept longues années – la centrale syndicale a, là aussi, décidé d’hausser le ton en accusant le gouvernement de s’être désengagé de toutes ses promesses en annonçant qu’aucun recrutement dans la fonction publique n’était possible avant 2020.
Pour le dossier du port de Rades et de la Société tunisienne d'acconage et de manutention (STAM), L’UGTT a fait mieux en réclamant non pas une augmentation salariale mais l’augmentation des tarifs des prestations portuaires. Bien qu’il ne soit pas logique qu’une telle requête provienne du côté syndical, le ministère du Transport l’a validé et celui du Commerce a fait l’effort de la réguler en la baissant de 20 à 10%... Cette cerise sur le gâteau a provoqué la révolte de plusieurs parties dont la CONECT et L’UTICA, les deux organisations patronales, qui ont qualifié la grève des agents de la STAM de crime économique contre la patrie.
Alors que son organisation est visée, de tous bords, par de sévères critiques, Noureddine
Taboubi continue dans son élan qu’il veut opposant et cassant. Au cours d’une interview accordée à nos confrères d’assabah, le secrétairegénéral de la centrale syndicale a affirmé que le gouvernement actuel a conduit le pays dans sa pire crise depuis l’éclatement des événements du 14 janvier 2011. Pour lui, l’équipe gouvernementale comprend des ministres, des secrétaires d’etat et des conseillers qui ne disposent d’aucune compétence et qui sont à la Kasbah juste dans le but de satisfaire les partis au pouvoir. Il a annoncé que, d’ici quelques jours, L’UGTT fera une proposition officielle relative à l’injection de nouvelles figures dans le gouvernement insinuant ainsi que le remaniement ministériel auquel il appelle depuis des semaines serait imminent.
S’il est vrai que L’UGTT a toujours joué, d’une manière ou d’une autre, un rôle politique dans les différentes phases qu’a traversées le pays, ce qu’elle est en train de faire depuis le début de l’année ressemble plus à une volonté de s’accaparer le pouvoir. Oubliant l’existence d’un Parlement disposant de la prérogative d’évaluer et de changer les gouvernements, la centrale syndicale s’est érigée en décideuse du sort du pouvoir exécutif. Un rôle critiqué de plus en plus par ceux et celles qui ont, à un moment ou à un autre, été proches de L’UGTT.