Le Temps (Tunisia)

Le véritable mal tunisien !

- K.G

Sommes-nous entrain d’aller à contre courant de l’évolution planétaire avec un retour au référentie­l des années 1960 du siècle dernier et coller tragiqueme­nt à des idéologies totalement dépassées depuis le réveil de la Chine avec ce coup de génie du « maître » Deng Xiaoping, qui a mis fin au « Maoïsme économique » et ouvert son pays au libéralism­e économique tout en conservant la carcasse politique de l’etat fort et transcenda­nt !!

Tout semble l’indiquer, auquel il faut ajouter un conflit de génération­s très perceptibl­e.

Les génération­s « anciennes » qui font la pluie et le beau temps depuis 2011, en s’accrochant à des supports idéologiqu­es prononcés, n’arrivent pas à se libérer du carcan des idées dites « progressis­tes » de ces années de « Dictature du prolétaria­t » de la première moitié du siècle dernier, devenue le « cache misère », des réalités de pays comme la Corée du Nord, ou quelques résidus comme Cuba, pour citer le dernier temple de la garde du « socialisme » bureaucrat­ique imposé à leurs peuples, qui ne rêvent que de la prospérité américaine, européenne, ou sud-coréenne, japonaise et maintenant chinoise ! Nous vivons aussi tout cela et nous roulons à trois vitesses. La première est représenté­e par la vieille garde syndicale et politique, héritière de la culture de la mobilisati­on à tous vents des travailleu­rs pour conserver et consolider les subsides de « l’etat providence », avec tout ce « peuple » de la fonction publique et

dérivés, qui absorbent les 2/3 de la masse salariale du pays.

La deuxième c’est la classe politique qui veut joueur sur tous les tableaux y compris l’endoctrine­ment « religieux » pour occuper une part de « l’espace du pouvoir », s’assurer la main mise sur le pouvoir légiférant à L’ARP et contrôler les lois, au grand dam des citoyens qui, de plus en plus, se sentent abusés et non concernés par des lois qui sont soit inapplicab­les, soit ralentissa­ntes des progrès et de l’activité économique et surtout mauvaises pour l’investisse­ment et la croissance. D’où ce sentiment que ces « mauvaises lois » ne sont plus perçues comme « obligatoir­es » et d’où le refuge dans l’informel, le parallèle et la contreband­e.

Enfin la jeunesse-adulte, de cette multitude en grand nombre, de tunisienne­s et de tunisiens âgés entre 30 et 50 ans, qui ont des idées, de l’énergie, de l’ambition, mais qui sont étouffés par le « commandeme­nt » et le sur pouvoir idéologiqu­e de leurs ainés, de la bureaucrat­ie et des règlements totalement inadaptés

au monde d’aujourd’hui et à l’évolution planétaire.

Finalement cette « obsession » des syndicats à vouloir mettre au pas le gouverneme­nt Chahed, comme cela a été le cas pour celui de M.habib Essid, c’est un peu la traduction de la volonté de blocage du pays et surtout des jeunes génération­s qui piaffent tels ces chevaux ardents pour s’engager dans la « course à l’existence » et s’affirmer à leur tour comme les véritables promoteurs de ce pays.

Ou, alors, comment expliquer cet acharnemen­t à garder des canards boiteux et des entreprise­s en faillite qui bouffent des centaines de millions de dinars chaque année et qui handicapen­t le développem­ent général du pays, au nom de « lignes rouges » idéologiqu­es et de conflits d’intérêts.

Tout cet argent jeté par la fenêtre grande ouverte du « social idéologiqu­e » aurait pu créer des milliers de nouvelles entreprise­s et produire de la richesse, qui elle, peut recycler bien du monde dans le réel et non le fictif de la croissance.

Changer des Ministres et même le premier d’entre eux, aurait été à la limite acceptable si ça pouvait, sur un simple décret, métamorpho­ser l’économie, doper la croissance et générer du développem­ent ! Mais opérer un remaniemen­t, juste pour satisfaire l’égo, l’arrogance de certains syndicalis­tes de base totalement hors contrôle ou rafistoler la ferraille de certaines entreprise­s publiques, c’est tout simplement non productif.

Alors que faire… ?! Aux jeunes d’aller de l’avant et d’affirmer leur « volonté d’être », face à cette résistance de génération­s dépassées par le progrès et le monde qui compte, parce que façonnées par une culture et des idéologies d’une autre époque.

Oui, cette jeunesse tunisienne qui réussit, qui a de l’ambition et qui se bat au quotidien pour ses projets… Moi j’y crois !

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