Les affaires des manifestants du 9 avril : justice expéditive et partiale
Les évènements du 9 avril 1938 traduisaient cet élan populaire de toujours, à défendre le territoire et la souveraineté du pays par tous les moyens. Le peuple tunisien avait en effet réagi de manière spontanée contre l’occupation française dès son avènement en mai 1881.
Ils traduisent la colère du peuple qui dégénéra en émeute d’une violence extrême avec au bout, une centaine de morts et plusieurs blessés
Le lendemain, Bourguiba et douze de ses camarades, dirigeants du parti, sont arrêtés . Le Néo-destour est dissout le 12 avril 1938, ses locaux fermés De nombreux militants sont arrêtés, dont notamment Mongi Slim, Mahmoud Materi, Ali Belhouane et bien d’autres.
Ils seront jugés au palais de justice quelques jours plus tard, et condamnés à des peines de prison ferme.
En cette période, le Néo-destour avait préconisé une politique pacifiste, en vue de procéder à une concertation avec les autorités coloniales. Cependant que la répression des autorités
coloniales ne cessait de s’accentuer particulièrement à l’égard des travailleurs qui protestaient contre les spoliations de leurs droit.
Des manifestations de solidarité étaient décidées pour la journée du 8 puis du 9 avril 1938.
Cette dernière journée restera gravée dans la mémoire collective. C’est sur tous ces éléments que se chargera d’instruire, le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Ben Arous. Il a donné commission rogatoire à la brigade judiciaire de Gorjani, aux fins de recueillir les témoignages autour de la prise en chasse de la victime hors du terrain de football, par des policiers, dont deux se seraient abstenus de le secourir, selon l’avocat de la partie civile, ce qui constitue l’infraction de non assistance à personne en danger.