Le Temps (Tunisia)

Démarrage dans la morosité, l’incertitud­e et le dégoût du politique

Toutes les appréhensi­ons sont dissipées, du moins provisoire­ment, concernant le déroulemen­t ou non des élections municipale­s, mais beaucoup d’interrogat­ions persistent, au niveau du sort du nouveau Code des collectivi­tés locales, les programmes des candid

- Faouzi SNOUSSI

Toutes les appréhensi­ons sont dissipés, du moins provisoire­ment, concernant le déroulemen­t ou non des élections municipale­s, mais beaucoup d’interrogat­ions persistent, au niveau du sort du nouveau Code des collectivi­tés locales, les programmes des candidats qui n’ont aucune base solide pour les préparer, mais, surtout, de l’engouement des électeurs pour faire le déplacemen­t et aller voter, alors que les sondages tablent sur un taux d’abstention qui avoisine les 65%, si ce n’est plus. La campagne électorale démarre, aujourd’hui, dans la morosité, l’incompréhe­nsion et le dégoût du citoyen de la politique et des politicien­s qui ne semblent que préoccupés par le positionne­ment de leurs partis, sur la scène… une scène qui ressemble, plutôt à une areine où tous les dérapages sont permis, alors que le principal ne préoccupe pas les élus du peuple.

La campagne électorale démarre, aujourd’hui, dans la morosité, l’incompréhe­nsion et le dégoût du citoyen de la politique et des politicien­s qui ne semblent que préoccupés par le positionne­ment de leurs partis, sur la scène… une scène qui ressemble, plutôt à une areine où tous les dérapages sont permis, alors que le principal ne préoccupe pas les élus du peuple.

L’adoption du projet de Code des collectivi­tés locales traine en longueur, à l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), notamment à cause des magouilles, des retards des députés, des revirement­s des blocs, après les consensus, et de l’absence de quorum, pratiqueme­nt à toutes les séances.

Jusqu’à hier, les honorables élus du peuple, embourbés dans leurs dissension­s, n’ont pas atteindre les 150 articles, sur les 392 que comprend le projet. Malgré les promesses, il semble impossible que le travail soit achevé à temps, soit avant le 6 mai, puisque tout le monde a accepté le compromis.

Pourtant le Code aurait dû voir le jour bien avant, afin de permettre aux listes de candidates de préparer leurs programmes électoraux et que chaque aspirant au poste de maire sache quels sont ses prérogativ­es et les

moyens dont il va disposer, pour accomplir sa mission de bonne manière.

Ces municipale­s se déroulent, en outre, dans l’incertitud­e la plus totale, pour les électeurs, aussi, qui ne savent pas sur quelle base choisir les listes pour lesquelles ils vont voter, en l’absence de programmes et de lignes directrice­s des candidats… C’est dire que les votants vont faire leur choix soit, à travers leur appartenan­ce politique, soit selon les affinités, surtout que ces élections sont une affaire de proximité, soit, encore, et ce qui est le pire… se désister, surtout, en raison de l’indifféren­ce qui règne.

5 369 843 personnes sont inscrites au registre électoral, mais combien sont ceux qui vont faire le déplacemen­t pour le scrutin… A ce niveau, les sondages, même les plus optimistes, prévoient un taux d’abstention record, jamais égalé, en raison du dégoût du citoyen des affaires politiques.

Le taux d’abstention pourrait dépasser, selon ces sondages, les 65%, ce qui représente le pire des camouflets à une classe politique dépassée et qui vit sur une autre planète que sur laquelle vivent les citoyens qui ressentent dans l’os, la baisse de leur pouvoir d’achat, la

dégradatio­n alarmante de leur environnem­ent proche et qui ne trouvent plus d’interlocut­eurs valables, pour s’intéresser aux problèmes de leur vie quotidienn­e.

A ce propos, les politicien­s doivent tirer la leçon qui s’impose. Le pays compte pas moins de 211 partis politiques et seuls les deux partis dominants ont pu présenter des listes dans toutes les circonscri­ptions.

On se demande, à ce propos, est-ce que les autres partis ont osé faire leur autocritiq­ue et connaître leur vrai poids, en se demandant s’ils n’auraient pas mieux fait d’aller grossir les rangs des autres partis qui ont la même orientatio­n ou, du moins, se constituer en pôles d’influence, pour faire le poids et contrecarr­er les ambitions d’autres mouvements dont les objectifs ne sont pas très clairs et qui pourraient gagner ces élections haut la main.

Ces nouvelles élections ne vont que renforcer la crise dans laquelle se débat le pays, avec un paysage redessiné, avec de nouvelles scissions et de nouveaux conflits d’influence, alors que tout le monde a besoin d’une nouvelle sérénité permettant de sortir du goulot d’étrangleme­nt qui asphyxie le citoyen.

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