Les contrôleurs publics maintiennent leur accusation
L’association tunisienne des contrôleurs publics (ATCP) a tenu, hier, à Tunis, un point de presse au cours duquel elle a exposé sa position concernant les évènements dont l’agence foncière d’habitat (AFH) avait été le théâtre, mercredi dernier 11 avril, et perçus par elle comme étant une agression délibérée de la part du personnel de cette agence, contre une équipe de contrôleurs publics, en vue d’entraver le bon déroulement d’une mission de contrôle à L’AFH.
L’ATCP a d’ailleurs chargé un avocat de déposer, en son nom, une plainte contre les agresseurs, auprès du procureur de la république près du tribunal de première instance de l’ariana, territorialement compétent.
Selon le président de L’ATCP, Karim Belhaj Aissa, l’avocat en charge de l’affaire, maitre Mounir Ben Salha, et autres membres du comité directeur de l’association, une équipe de trois contrôleurs publics du ministère des domaines de l’etat et des affaires foncières, en mission de contrôle ordinaire, programmée depuis 2016, à L’AFH, aurait été victime d’agressions verbales et de menaces directes d’agressions physiques de la part des agents de cette entreprise publique, réunis, à l’instigation du syndicat de base de L’AFH (plus de 200 agents). L’équipe aurait été séquestrée tandis que les dossiers sur lesquels elle travaillait lui auraient été arrachés et enlevés de force par les agresseurs présumés.
Le président de L’ATCP s’est étendu, à cette occasion, sur le rôle rempli par les contrôleurs publics dans la lutte contre les faits de corruption et de malversation dans l’administration et les entreprises publiques. Cependant, L’AFH connait, ces derniers temps, une effervescence générale, suite à des déclarations officielles de la part de quelques ministres, laissant entendre que L’AFH était inscrite au programme de privatisation de plusieurs entreprises publiques. Un programme auquel la Centrale syndicale, l’union générale des travailleurs tunisiens, est farouchement opposée. Dans un entretien accordé dernièrement, à notre consoeur Assabah, le secrétaire général du syndicat de base de L’AFH avait exprimé clairement l’opposition du syndicat et du personnel de L’AFH à cette privatisation et la crainte que la mission de contrôle à L’AFH n’entre dans ce cadre.
Aussi, les agents de cette entreprise publique avaient cherché à connaitre la nature exacte de la mission de contrôle en cours à L’AFH, tandis que les contrôleurs de l’équipe se sont trop attachés à leurs prérogatives «avec un zèle exagéré», d’après des témoignages concordants à L’AFH. Selon ces mêmes témoignages, ces contrôleurs disposaient librement de bureaux mis à leur disposition et de tous les documents qu’ils demandaient.
Justement, le président de L’ATCP s’est montré jaloux de ces prérogatives, faisant part de la foi des contrôleurs publics dans la noblesse de leur mission et leur détermination de l’assumer au mieux.
L’affaire a été, en outre, ce même vendredi matin 13 avril, au centre d’une réunion groupant les parties concernées, l’administration de L’AFH , son syndicat de base et l’équipe de contrôleurs publics, sous la présidence du ministre des domaines de l’etat et des affaires foncières et du secrétaire général de L’UGTT.