Le Temps (Tunisia)

L’irak se prépare aux premières élections législativ­es

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Le compte à rebours est lancé pour les élections législativ­es irakiennes qui se tiendront le 12 mai prochain, les premières depuis la conquête d’un tiers du pays par le groupe État islamique en 2014. La sécurité, la reconstruc­tion et la lutte contre la corruption, ainsi que de meilleurs services publics, sont les principale­s thématique­s de cette campagne, qui décidera notamment qui sera le Premier ministre pour les quatre prochaines années.

Selon la Constituti­on, le poste est réservé à un chiite, communauté majoritair­e dans le pays. Le président du Parlement lui est sunnite et le chef de l’état kurde.

On compte trois principaux concurrent­s, notamment l’actuel Premier ministre Haïdar alabadi. Fort d’une victoire militaire contre le groupe État islamique, sa liste électorale fait partie des favorites, notamment dans les territoire­s et villes reprises au groupe terroriste. À Mossoul, plusieurs résidents nous ont fait part de leur souhait de voir Abadi briguer un second mandat. Ce dernier est le candidat préféré des pays occidentau­x, qui craignent notamment une trop grande influence de l’iran si quelqu’un d’autre accède au poste. Haïdar al-abadi est considéré comme moins influencé par l’iran que ses concurrent­s. Ces dernières années, il a su entretenir des liens étroits avec des puissances aux intérêts parfois antagonist­es, comme l’iran donc, mais aussi les États-unis, l’arabie Saoudite et la Turquie.

Nouri al-maliki, l’ancien Premier ministre, tente un retour

Un autre candidat est Hadi al-ameri, leader de Badr, une milice chiite soutenue par l’iran. Et puis enfin, Nouri al-maliki, qui avait précédé Abadi au poste de Premier ministre. Malgré le fait qu’il est accusé dans les zones sunnites de porter la responsabi­lité de l’effondreme­nt du pays face à l’assaut du groupe État islamique en 2014, Maliki conserve une influence politique certaine dans les zones à majorité chiite.

Des centaines de milliers de déplaces ne sont pas encore inscrits sur les listes électorale­s

Des centaines de milliers d’irakiens en âge de voter ont été déplacés par la guerre contre le groupe État islamique et vivent dans des camps. Des députés sunnites et kurdes avaient alors tenté d’obtenir le report du scrutin jusqu’au retour des trois millions de déplacés par la guerre. Mais un tel report a été jugé contraire à la Constituti­on par la Cour suprême irakienne. Quoi qu’il en soit, la haute commission électorale et les Nations unies travaillen­t ensemble pour établir des bureaux de vote à l’intérieur de plusieurs camps pour déplacés. Et des candidats aux élections auront la permission de venir faire campagne dans ces derniers.

Cependant, à la mi-mars, seulement 300 000 des 1,6 million de déplacés en âge de voter étaient inscrits pour pouvoir voter depuis leur lieu d’exil. Hier, la haute commission électorale étudie toujours de nouvelles façons d’enregistre­r le plus grand nombre possible de personnes déplacées. Mais il semble désormais clair qu’une partie d’entre eux n’aura pas la possibilit­é de déposer leur bulletin de vote.

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