Le Temps (Tunisia)

«El Jaida»

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Le FIFOG, acronyme du Festival Internatio­nal du Film Oriental de Genève, se tiendra du 21 au 29 avril dans le canton de Genève (Suisse) et ses communes. Pour sa 13e édition, il a été, entre autres, décidé de mettre les femmes à l’honneur avec 40 films sur 102 réalisés ou co-réalisés par des femmes, soit 14 longs métrages, 18 courts et 8 documentai­res ; 34 films de réalisatri­ces sur les femmes en compétitio­n (sur un total de 58), 6 réalisatri­ces sur 7 en compétitio­n officielle, 72 films parlant des femmes, 13 femmes dans le jury sur 15 membres.

Honneur aux femmes dès l’ouverture avec la projection d’une fiction sur les femmes réalisée par une femme. Il s’agit d’«el Jaida» de Selma Baccar, qui avait été Présidente d’honneur du FIFOG 2012. Ce film raconte l’histoire de quatre femmes d’âges et de conditions sociales différente­s, emprisonné­es à Dar Joued, en 1954. Une histoire entre des espoirs et désespoirs.

D’autres films tunisiens ont été sélectionn­és dans différente­s sections de ce festival. Ainsi, c’est «Benzine» de Sarra Abidi qui défendra les couleurs de la Tunisie en compétitio­n internatio­nale pour obtenir soir un FIFOG d’or soit un FIFOG d’argent ; l’émigration clandestin­e excuse pour parler de la contreband­e et des tensions socio-politiques du pays à travers la quête ou plutôt l’enquête d’un père et d’une mère à la recherche de leur fils unique. Deux longs métrages tunisiens de fiction et une co-production sont en lice pour le prix de la critique soit un FIFOG d'or ; il s’agit de «Zizou» de Férid Boughedir, un amour sur fond de révolution, «Tunis by night» d’elyes Baccar, une histoire de famille comme il en existe tant chez nous, et de «Augustin, fils de ses larmes» de Samir Seif, co-production tuniso-algérienne, sur la jeunesse et sa conversion au christiani­sme. Côté documentai­res longs métrages, c’est «Le verrou», film tuniso-français de Leïla Chaibi et Hélène Poté, qui sera en compétitio­n pour l’un des FIFOG, or et argent. Leïla Chaibi est journalist­e reporter d’images. Elle a travaillé comme opératrice de prises de vues. Hélène Poté et elle se sont concentrée­s sur les témoignage­s de trois femmes concernant le «tasfih», rituel visant à protéger les jeunes filles de toute pénétratio­n intime, désirée ou subie, avant le mariage.

Les courts métrages ne sont pas en reste puisque «Les étrangers» de Mouna Soltani, le regard d’une vieille femme sur l’arrivée d’«étrangers» dans son village, et «Noces d’épines» de Mirvet Médini Kammoun, concernant une cérémonie de mariage qui vire au drame, seront en lice. «Révélation» de Faten Matmati, sur un couple tunisoalle­mand se trouvant à converser sur leurs origines et identités culturelle­s respective­s, et la coproducti­on tuniso-suisse «Le convive» de Hakim Mastour, qui tourne autour du sujet de sauver les apparences, se retrouvent en compétitio­n école.

Le dernier film tunisien sélectionn­é est «Aya» de Moufida Fedhila. Cette fiction de 23 minutes, racontant l’histoire d’aya, une petite fille dont les parents sont salafistes, a été programmée dans la compétitio­n pénitentia­ire. Pour cette compétitio­n, le prix sera décerné par des femmes et des hommes détenu(e)s dans deux pénitencie­rs du canton de Genève.

Zouhour HARBAOUI

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«El Jaida » de Salma Baccar

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