Le Temps (Tunisia)

Haute tension et débrouille au troisième vendredi

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Nouvelle journée de mobilisati­on dans la bande de Gaza. Pour le troisième vendredi de suite, des dizaines de milliers de Gazaouis se sont rassemblés le long de la barrière de séparation avec Israël pour réclamer le droit au retour sur les terres dont les Palestinie­ns sont partis à la création d’israël. Ces dernières semaines, l’armée israélienn­e a répliqué par des tirs de gaz lacrymogèn­es et de balles réelles, faisant plus de 30 morts. Hier encore, le face-à-face est tendu, avec au moins trente Palestinie­ns blessés par balle à la mi-journée, dont un touché à la tête, selon le ministère de la Santé gazaoui. Avant même la grande prière hebdomadai­re, deux jeunes Palestinie­ns s’avancent d’un pas décidé vers la barrière de séparation avec Israël. Des centaines d’autres sont déjà rassemblés à quelques dizaines de mètres des soldats israéliens. Des pneus sont incendiés pour tenter de perturber la vue des tireurs d’élite israéliens, mais comme les semaines précédente­s, l’armée réplique par des tirs de gaz lacrymogèn­es et de balles réelles.

Les ambulances s’avancent et évacuent les premières victimes.

Pour se prémunir contre les gaz lacrymogèn­es, les services de premiers secours distribuen­t des masques. Abed Al Samed Al Aattar, lui, s’est fabriqué le sien : une boîte en carton avec une face ouverte à l’avant, protégée par du plastique au niveau des yeux et un filtre très artisanal au niveau du nez, le tout enroulé dans des serviettes hygiénique­s féminines, des oignons et de la menthe - réputés pour contrer les effets du gaz lacrymogèn­e. Un instrument qui s’est révélé efficace la semaine dernière assure Abed Al Samed Al Aattar en s’avançant vers la barrière. Comme lui, la plupart des manifestan­ts en première ligne sont jeunes, souvent dans la vingtaine, parfois moins. Les plus âgés, eux, sont à l’arrière. Il ne s’agit pas de tenter de franchir la barrière, mais de faire passer un message, assure Mazen Salem, venu de la ville voisine : « Nous savons très bien que cette Marche ne libèrera pas la Palestine. Et elle ne nous permettra pas de regagner nos villages. Mais ça va transmettr­e notre droit au retour aux génération­s futures».

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Des manifestan­ts palestinie­ns brûlant un drapeau Israélien pendant le troisième vendredi de la «Grande Marche du retour» à la frontière entre Gaza et Israël

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