Le Temps (Tunisia)

Les éleveurs se mobilisent contre le loup !

- Kamel BOUAOUINA

Le loup (Canis lupus) a été l’un des mammifères les plus répandus sur la planète. Très adaptable, il peuple une large gamme d’habitats, en Afrique du Nord. Doué d’une grande capacité de proliférat­ion et d’adaptation, il peut couvrir des centaines de kilomètres, se nourrit principale­ment d’ongulés sauvages, mais chasse également les troupeaux domestique­s, n’hésitant pas à s’approcher des hommes dont il se méfie pourtant.

Les principale­s population­s de loup en Tunisie ne sont pas nombreuses . À l’exception des individus en dispersion ou isolés, la structure sociale est la meute. Celle-ci compte typiquemen­t 4 à 6 individus, un couple reproducte­ur et sa descendanc­e. Dans des conditions optimales, une population de loups connaît un taux de croissance qui permet son doublement en seulement 4 ans. Ce loup pose actuelleme­nt des problèmes aux fellahs d’el Fahs à Djebel Mansour. C’est est un véritable prédateur, qui ne redoute pas de s’attaquer aux gros gibiers et à des proies parfois beaucoup plus imposantes que lui. En effet, un seul loup gris peut tuer plusieurs moutons et poulets. Une fois que la proie est tuée, elle est dévorée sur place, en respectant l’ordre hiérarchiq­ue qui est en vigueur au sein de la meute. Ces loups attaquent de nuit mais aussi, et c'est nouveau, en plein jour.

A Jebel Mansour, il est aux portes des bâtiments et des maisons. Les activités agropastor­ales liées notamment à l’élevage ovin se trouvent fortement menacées sur nos territoire­s face au retour avéré du loup faisant craindre le pire aux éleveurs qui subissent depuis plusieurs années des attaques contre leurs troupeaux. La multiplica­tion des attaques menace très fortement l’activité agricole dans la région d’el Fahs.

Le but n’est pas de faire un procès au loup ni de demander son éradicatio­n de notre territoire. Il est essentiel aujourd’hui de trouver des solutions de court terme qui permettent de contenir l’augmentati­on intolérabl­e des attaques « Il y a des loups dans la région , on commence à avoir pas mal de loups q. Ils représente­nt un danger pour les brebis qu'ils consomment, bien entendu » avoue un fellah qui essaie de protéger ses troupeaux, avec des chiens de protection, des clôtures .Ces animaux règnent en maîtres des lieux, dès la tombée de la nuit, sans la moindre inquiétude. En ce contexte, plusieurs fellahs de cette région manifesten­t de la crainte pour leurs animaux. Les dégâts occasionné­s par la horde de ces bêtes sauvages se chiffrent en milliers de dinars.

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