Le Temps (Tunisia)

L’autonomie financière en question

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Décidément, à quelque jours des municipale­s, les députés de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) n’ont pas fini de tergiverse­r sur certains articles du projet de loi sur le code des collectivi­tés locales dont la discussion est reportée d’une séance à l’autre. Hier, c’était la nature juridique des collectivi­tés locales et l’article 177 concernant les régies des recettes et la nomination des régisseurs dont l’avis de la haute instance financière de la collectivi­té doit être requis. Le blocage a concerné cette contradict­ion entre le fait que les régisseurs de recettes sont nommés sur avis de ladite Instance , alors qu’ils ont pour rôle d’exercer leur contrôle sous la surveillan­ce du comptable de la collectivi­té locale.

Il ya deux points qui appellent à discussion:

-D’abord l’avis de la dite Instance financière est-il simplement consultati­f?

- La nomination des régisseurs estelle dans le cadre de sa compétence ?

Sur le premier point, dans l’article 177 il est question de propositio­n de l’instance de la collectivi­té locale. Ce qui signifie que son avis est plutôt consultati­f.

Quant en ce qui concerne la nomination des régisseurs il est stipulé par le même article : « qu’ils exercent leurs fonctions sous la surveillan­ce et le contrôle du comptable de la collectivi­té locale, conforméme­nt aux dispositio­ns prévues pour les régisseurs de l’etat ».

Le point de divergence­s entre les députés a porté sur le rôle des régisseurs qui sont sous la tutelle du comptable de la collectivi­té locale alors qu’ils ont le statut de régisseurs de l’etat.

Certes la collectivi­té locale doit disposer d’une autonomie financière, car il, s’agit de donner aux régions tous leur poids fin de mettre fion aux marginalis­ations dont ont souffert surtout les régions éloignées durant l’ancien régime. C’est là, la conception Consacrée par la Constituti­on, de la décentrali­sation et des rapports entre l’etat et les structures qui couvrent l’ensemble du territoire. Toutefois les régisseurs ne doivent pas être sous la tutelle de la collectivi­té locale afin qu’ils bénéficien­t d’une certaine autonomie, dans leur travail qui doit être neutre et objectif.

Le rôle de l’instance financière de la collectivi­té locale n’est certes pas de nommer les régisseurs, car son avis est simplement consultati­f selon l’article 177 précité.

L’essentiel dans cette optique est que l’autonomie financière ne dégénère pas en mauvaise gestion.

Le rôle des régisseurs est dans ce but, et c’est le système de frein et de contrepoid­s qui doit exister dans tous les régimes démocratiq­ues, afin que toutes les institutio­ns de l’etat travaillen­t de concert, comme l’a si bien affirmé Monstesqui­eu.

En attendant, le projet de loi relatif au code des collectivi­tés locale servira –t-il de cadre pour les municipale­s prochaines fixées au 6 mai ? Espérons que ça ne sera pas un voeu pieux.

Ahmed NEMLAGHI

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