Le projet de loi asile et immigration divise les députés de la majorité
En France, l’assemblée nationale a commencé à examiner le projet de loi asile et immigration. Un texte critiqué par les associations de défense des migrants, controversé jusque dans les rangs de la majorité. Malgré les réunions de conciliation organisées par Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur, et les discussions en commissions, une petite dizaine de députés En Marche ont déposé des amendements pour adoucir un projet qui à leurs yeux manque « d’humanité ».
«On ne fait jamais d’omelettes sans casser des oeufs, et s’il faut casser des oeufs, je le ferai ! » Voilà l’avertissement lancé la semaine dernière par Richard Ferrand à ses troupes. Le patron des députés La République en Marche veut garder la main sur son groupe pléthorique. Pas question d’avoir des voix discordantes. Le mot « exclusion » n’est pas prononcé, mais la menace est claire. Aurore Bergé, l’une des porte-parole du groupe, l’a redit hier matin sur Europe 1. «Les gens sont libres, mais s’ils veulent se mettre de fait à l’écart de la ligne qui est la nôtre, à l’écart de la ligne sur laquelle le président de la République a été élu, alors c’est à eux de prendre leurs responsabilités », a-t-elle déclaré.
Une trentaine d’amendements déposés
Si vous n’êtes pas avec nous, vous être contre nous. Une philosophie digne de la mafia. Gilles Legendre, un autre porteparole En Marche, croit encore à la méthode douce. Il refuse de parler de sanctions. « Nous avons une grosse semaine de débat autour de ce texte avec de nombreuses journées et de nombreuses nuits, ça permettra à chacun de prendre ses responsabilités et franchement je pense qu’à l’arrivée, ce sujet n’en sera plus un », explique-t-il.
Malgré les pressions, le petit groupe de frondeurs a déposé une trentaine d’amendements, contre l’allongement de la durée de rétention par exemple. Mais la plupart devraient s’abstenir lors du vote.