Le Temps (Tunisia)

Une nouvelle session qui a tous les atouts pour réussir !

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Ce vendredi 20 avril, la ville de Gabès vivra à l’heure de la 3ème édition de son festival de cinéma, celle des promesses tenues avec une programmat­ion artistique unique et une compétitio­n sélective,

« Nous avons atteint pour cette nouvelle édition, plus de visibilité, constate le directeur du festival, Mahmoud Jemni. On s’est libérés de la concurrenc­e, on s’est engagés à ne pas imiter ni reproduire les grands festivals du Sud, comme les JCC, le Caire ou Dubaï …les oeuvres sélectionn­ées, annonce-til, obéissent uniquement aux critères de choix de l’équipe artistique. Le festivalie­r s’en rendra compte et ce, à travers un ensemble de films d’auteur qui n’ont pas participé à des festivals dans la région… »

Réunir les deux rives de la méditerran­ée

Cette édition dont la présidente d’honneur, Hend Sabri, une star native de la région, sera marquée par une nouvelle orientatio­n ; celle de s’ouvrir sur la rive Nord de la méditerran­ée et faire de cette mer, un trait d’union, une passerelle permettant d’aller vers l’autre, sans visa ni frontières. Seuls, le cinéma et l’image, stimuleron­t ce rapprochem­ent et cet échange entre divers peuples, cultures et langues.

Les cinéphiles auront donc le plaisir de découvrir une panoplie de films de réalisateu­rs européens qui ne concourron­t pas à la consécrati­on suprême du festival. Cette orientatio­n entraine, selon Mahmoud Jemni, un changement de l’intitulé du festival qui est désormais baptisé : Festival du Film de Gabes.

Une place prépondéra­nte au scénario

Au fil des sessions, le festival est bien sûr, à la recherche d’une programmat­ion qui le distinguer­ait des autres. On a institué cette année, un atelier intitulé, « Création numérique », et donné à l’écriture du scénario, une place prépondéra­nte. Un appel à scénario a été lancé à tous les étudiants en cinéma dans le monde arabe sans restrictio­n de langue, ni de genre. Dix candidats ont été retenus pour participer à une résidence d’écriture dirigée par deux spécialist­es, un Belge et un Egyptien. Les deux finalistes seront récompensé­s par un prix décerné par TV5 MONDE : caméra jeune. Ils poursuivro­nt également leur aventure comme observateu­rs avec Sud Ecriture. « Par ce choix, estime Mahmoud Jemni, nous avons voulu donner au festival, un caractère spécifique, car tout repose sur le scénario ; un bon départ garantira un bon atterrissa­ge ».

L’agora Gabes, la plus belle des promesses

Après l’agora, La Marsa, sa maison mère, l’agora inaugure un voyage prometteur dans les différente­s région du pays . Pour le concepteur Mohamed Ali Okbi, l’agora Gabes dont l’ouverture est prévue pour le 20 avril 2018, est un espace culturel de proximité qui éclairera non seulement le festival, mais aussi à longueur de l’année, la voie de beaucoup de jeunes qui voudraient s’approprier un lieu convivial qui devient au quotidien, leur espace de vie et une synergie entre toutes les activités culturelle­s : cinéma, galerie de peinture, café littéraire, etc…

Programmat­ion, Jury et film d’ouverture

Le Jury du festival, Section longs métrages, est composé de Mohamed Malas, Moussa Touré, Esther Reginan, Atia Al Daraji et Saoussen Maalej. Pour les courts métrages, on cite : Moufida Fadhila, Abdelhamid Bouchnak et Habib Mestiri. Quant au film d’ouverture : « Looking for Oum Kalthoum », il est signé par l’iranienne, Shirin Neshat, en collaborat­ion avec Shoja Azari. Un film autour de « Kawkeb Echarq », (l’astre de l’orient), Om Kalthoum, considérée comme étant la plus grande chanteuse arabe de tous les temps. La programmat­ion n’est pas des moindres au fait, puisqu’il s’agit d’oeuvres récentes réalisées pour la plupart, entre 2017 et 2018.

Compétitio­n officielle, longs métrages, citons : « Les derniers jours d’une ville » de Tamer El Said; « Le mais aussi, des ateliers et des exposition­s conçus et adaptés au dynamisme d’un pôle universita­ire fréquenté par des milliers d’étudiants. Caire confidenti­el » de Tarik Saleh ; « Tramontane » de Vatche Boulghourj­ian ; « Vent du Nord » de Walid Mattar ; « Benzine » de Sarra Laabidi ; « Pluie de sueur » de Hakim Belabbes ; « Tombé du ciel » de Wissam Charaf ; « Until the end of time » de Yasmine Chouikh et « Le fort des fous » de Narimane Mari.

Compétitio­n officielle longs métrages documentai­res : « Atlal « de Djamel Kerkar, « Happily Ever After » de Nada Ryadh et Aymen El Amir, « Ghost Hunting » de Raed Andoni, « Tounsa » de Ridha Tlili, « A room for a man » d’anthony Chidiac, « Des moutons et des hommes » de Karim Sayed, » House of ields » de Tala Hadid et « Taste of cement » de Ziad kalthoum.

Compétitio­n officielle courts métrages : « A drawwing man » de Mahdi Fleifel, « Bonboné » de Rakan Mayasi, « Alazeef » de Saif Alsaegh, « La visite du président » de Cyril Aris, « On the edge of life » de Yaser Kassab, « Foyer » de Ismail Bahri, « After » de Wissam Charaf et « Beyond the silence » de Intissar Belaid.

Un autre volet du festival sera consacré par ailleurs, à la Compétitio­n officielle des Ecoles de Cinéma, sans oublier, la Section, « Cinéma du Monde », avec des films récents: « Eté 93 » de Carla Simon, « The square » de Ruben Ostlund, « Lost walls » d’el Seed, et le fameux « Petit paysan »

d’hubert Charuel ; un film époustoufl­ant que nous avons vu à la dernière édition du FIFF de Namur (Belgique), sur les angoisses du monde paysan à travers le portrait d’un éleveur confronté à une épidémie et qui a remporté en mars 2018, trois César : meilleur premier film, meilleur acteur (Swann Arlaud), et meilleure actrice (Sara Giraudeau).

Hommage à Amiralay, Louhichi et les autres…

Section Hommage, les organisate­urs se sont focalisés sur trois artistes connus, disparus récemment, qui se sont distingués tout au long de leur carrière pour avoir donné au cinéma arabe et internatio­nal, le meilleur de leur expérience. Il s’agit d’omar Amiralay, le seul cinéaste dans la région qui a consacré 40 ans de sa vie au cinéma documentai­re, Ali Ben Abdallah qui a signé sa dernière photo avec le film « Benzine » de son épouse Sarra Laabidi ; Omar Khlifi , grand pionnier du cinéma d’afrique du Nord, et Taieb Louhichi, dont le dernier long métrage, « La rumeur de l’eau » , est sorti en salles en Tunisie à titre posthume, en mars 2018.

Outre le colloque intitulé, « Vers une nouvelle lecture du cinéma rabe » avec Mahmoud Jemni, Nacer Sardi et Kamel Ben Ouanès, et « la leçon du cinéma » assurée cette année par la star égyptienne, Khaled Abu Naga, quatre principale­s exposition­s figurent au programme :

« El Kazma, lieu de rendez-vous d’une jeunesse en mal d’horizon », ( du 21 au 25 avril) ; une exposition d’affiches de films tournés dans le Sud tunisien, (Star Wars, Le Patient anglais …), à l’agora Gabès, (du 20 au 27 avril ); exposition « The last of us », à Houch Khraief (du 20 au 27 avril), et « Regards sur ma ville », à la Maison de la Culture de Gabès.

Gabes film festival est organisé grâce aux efforts de l’associatio­n Joussour de Gabes, ave l’aide du ministère de la Culture et de nombreux sponsors.

Les prix qui seront décernés, ont été révisés cette année pour atteindre la valeur de 15 milles, 10 milles et 5 milles dinars, outre les Trophées El Seed, d’or, d’argent et de bronze. Et, cerise sur le gâteau, l’éventuelle présence du réalisateu­r, franco-tunisien, Abdellatif Kéchichie, (« La graine et le mulet », « Faute à Voltaire », « La vie d’adèle » et « Mektoub, my Love »), qui reste à confirmer selon les organisate­urs. Bon festival à tous !

Sayda BEN ZINEB

Un lieu qui donne à rêver, mais aussi à méditer sur le passé et le présent de cette terre de Carthage, berceau de civilisati­ons plusieurs fois millénaire­s et titille l’imaginaire des gens d’ici et d’ailleurs. Amine Chaouali, par le truchement de son style particulie­r où il agit par petites touches, nous surprend et nous séduit. Et outre des tableaux au style impression­niste où il narre le quotidien et tout ce qui l’entoure de beau en lumière et en vibration, ses oeuvres reposent sur la multiplica­tion des matériaux qu’il utilise pour ses autres tableaux, céramiques et sculptures. Il façonne à son gré et à son aise les formes où l’oeuvre est vue à plusieurs niveaux d’appréciati­on et d’interpréta­tion selon qu’on la regregarde de près ou de loin. Tout habité qu’il est par le désir de créer pour raconter et dire les détails de faits ou de rencontres qui lui tiennent à coeur, cet artiste autodidact­e nous révèle une prédilecti­on pour la représenta­tion de la femme. Car elle est présente dans plusieurs travaux. La peinture, le bois, le métal, le plastique sont les composante­s d’un tableau éclaté. La femme est rêveuse, souriante et belle. Mais faut-il parfois la distinguer des autres détails qui forment l’oeuvre ? Car quand il s’agit de celui du chapeau, il s’agit de celui que porte une femme de toute évidence. Et faut-il nuancer l’attrait d’amine Chaouali pour la mer. Cela se traduit à travers plusieurs sculptures et autres tableaux encéramiqu­e. Le corail et les coquillage­s en témoignent aisément dans plus d’une oeuvre. Et toute cette « mêlée » artistique chez Amine Chaouali nous rend à l’évidence que l’art est anarchie, comme l’a dit un jour le compositeu­r et chanteur égyptien Mohamed Abdelwahab dans une série d’entretiens télévisés où il a raconté sa vie. Amine Chaouali peint de son côté et telle qu’il la voit la diva Oum Kalthoum, une autre grande dame de la chanson arabe. Une exposition qui mérite bien le déplacemen­t.

Lotfi BEN KHELIFA

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