Azza Besbès et tant d’autres…
Une championne qui met fin à sa carrière, alors qu’elle a encore tant de médailles à emporter, et tant de défis à relever, cela laisse perplexe. Perplexe ? Triste plutôt. De cette tristesse qui creuse comme un gouffre à l’intérieur, chaque jour un peu plus parce qu’elle est injuste. Oui. Injuste le sort réservé à nos sportifs de haut rang, ravalés plus bas que terre par un ministère de tutelle qui serait à la fois aveugle et sourd. Sourd à la détresse de ces champions qui auront levé haut et fort le drapeau de la Tunisie à l’international, et qui sont relégués au rang de moins que rien, jusqu’à ce que le dégoût et la fatigue réunis, ne les poussent à jeter le gant. Par désespoir et par usure. Et parce que nul n’est prophète en son pays, Azza Besbès hélas, a force d’avoir frappé à toutes les portes (du ministère) sans avoir été entendue, a fini par craquer.
Les instances concernées peuvent, effectivement, êtres fières d’avoir réussi à briser net, une carrière qui promettait : celle d’une escrimeuse de très grand talent, acculée à la précarité lors – même qu’elle devait être traitée avec les honneurs pour avoir porté haut, les couleurs de la Tunisie. Subissant ainsi, comme si cela relevait d’une malédiction obligée, le sort de pas mal de sportifs de haut niveau intra-muros, qui finissent par abandonner la partie, et par tomber bien souvent dans l’oubli le plus total, après avoir lutté en vain pour faire entendre leur voix. Est-ce vraiment une fatalité ? Dans une nation qui se respecte, ce ne devrait pas être le cas. La voix cassée de Azza Besbès… Honte à nous.