Mise sur pied d’une plateforme d’échanges
Deuxième rencontre culturelle Afrique du Nord/ Afrique Subsaharienne
C’est à l’initiative du Regroupement des Professionnels des Arts et Culture d’afrique Centrale (RE.P.A.C) que s’est tenue, courant mars, la deuxième rencontre culturelle Afrique du Nord/afrique subsaharienne, lors de la 10e édition du Marché des Arts du Spectacle d’abidjan (MASA). La Tunisie était présente à travers Lassaad Jamoussi, Hafedh Zalit et Yassine Ouni.
Lorsque l’on parle de relations nord-sud, on pense tout de suite aux relations entre «au nord» de la Méditerranée et «au sud» de la Méditerranée. Or, il existe un autre type de relations nord-sud. Ces relations sont continentales, c’està-dire entre le nord de l’afrique et sa partie subsaharienne. Bien que ces relations soient encore clairsemées, elles existent bel et bien. Elles sont, avant tout, d’ordre politique et économique.
Au niveau culturel, ces relations laissent encore à désirer car elles ne rentrent dans aucun cadre. Ces relations se font lors de différents festivals qui se déroulent sur notre continent, et ce, plus dans d’autres pays africains, comme, à titre d’exemple, au Burkina Faso avec le Fespaco, au Sénégal avec la Biennale de l’art africain contemporain (et dont la Tunisie est, cette année, invitée d’honneur), que chez nous –et de cela je m’en expliquerais par la suite.
Cependant, les choses pourraient bien changées à l’initiative du Regroupement des Professionnels des Arts et Culture d’afrique Centrale (RE.P.A.C). En effet, ce regroupement a mis en route une machine afin que les relations culturelles nord-africaines et africaines subsahariennes ne soient pas limitées à des événements culturels ponctuels mais soient en perpétuelle évolution. Ainsi, lors du MASA, qui s’est déroulé du 10 au 17 mars à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, s’est tenue la deuxième rencontre culturelle Afrique du Nord/afrique subsaharienne, qui a permis à plus d’une centaine de participants en provenance de 26 pays africains (Tunisie comprise), européens, et sudaméricains, d’échanger afin de créer une plateforme pour de meilleures relations entre le Maghreb et le reste de l’afrique. Car comme l’a si bien déclaré le Mozambicain Lupwishi Mbuyamba, président de la rencontre, la coopération Afrique du Nord et Afrique subsaharienne est un «sujet délicat».
Intervenant, Lassaad Jamoussi, ex-directeur des JTC, a insisté sur le fait que «les engagements des Journées théâtrales de Carthage de s’ouvrir davantage aux artistes africains par l’organisation de rencontres professionnelles à Tunis en 2016 avec la participation de nombreux opérateurs culturels africains tels que Wêrèwêrè Liking avaient été entièrement respectés. Il a également souligné la nécessité de donner de l’importance à la société civile et de mettre en place de structures fortes au niveau de l’union Africaine».
Mais voilà, ce qui était vrai pour les JTC 2016 ne l’ont plus été pour les JTC 2017 et c’est encore à craindre pour les JTC 2018. Autant Lassaad Jamoussi a ouvert les Journées à l’afrique subsaharienne, autant Hatem Derbel (le directeur des JTC 2017 et malheureusement des JTC 2018), suivant les mauvais conseils de son éminence grise, pour ne pas écrire noire, Mohamed El Ouni, a totalement fermé la porte des Journées théâtrales de Carthage à l’afrique subsaharienne ; Mohamed El Ouni considérant les Africains subsahariens comme une donnée infinitésimale, qui ne peuvent ni l’engraisser par de l’argent ni par des voyages comme le font les Arabes. Pour preuve (et de cela j’en suis témoin) : six ou sept invités africains subsahariens contre plus d’une soixantaine d’arabes ; quatre pièces africaines subsahariennes invitées à se produire contre une quinzaine de pays arabes. Quand on compare le nombre de pays constituant notre continent et le nombre d’etats formant le Monde arabe, il y a de quoi se poser des questions, alors que les JTC, depuis leur création en 1983, sont un festival arabo-africain… Malheureusement, alors que notre gouvernement met tout en oeuvre pour rapprocher la Tunisie de l’afrique subsaharienne, des personnes nommées font tout ce qui est en leur pouvoir pour l’en éloigner…
Espérons qu’avec la mise en place de la plateforme de coopération et d’échanges culturels, certaines personnes rétrogrades pour ne pas écrire racistes changeront de mentalités.
Lors de cette deuxième rencontre, deux axes ont été choisis : la mise sur pied, donc, d’une plateforme informative avec inscription des professionnels et diffusion de l’information, et l’animation d’un programme d’actions d’envergure panafricaine.
Artérial Network «a accepté le principe de servir de support technique en collaboration avec le RE.P.A.C», et plusieurs structures se sont engagées «à accompagner la plateforme en commençant par le processus de mise en place». Lassaad Jamoussi est allé jusqu’à proposer d’accueillir des stagiaires africains dans divers domaines de formation dans le cadre d’échanges interuniversitaires.
Cette plateforme n’est pas uniquement d’ordre culturel et artistique puisque pour les initiateurs et toutes les personnes qui y ont adhérée les retombées seront également mesurables sur les plans «économique, touristique et diplomatiques de différents pays impliqués».