Les pommes de discorde
La question du commerce a poussé Emmanuel Macron pour la première fois à hausser véritablement le ton fin mars contre son homologue américain, qui a décidé d’imposer des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium.
Face à une stratégie américaine qui est «mauvaise», l’union européenne «doit être unie et déterminée, elle n’est pas la variable d’ajustement du commerce mondial, elle n’en est pas non plus le maillon faible ou le défenseur naïf», a-til ajouté.
Donald Trump a donné fin mars à l’union européenne et six pays jusqu’au 1er mai pour négocier des exemptions permanentes aux tarifs de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium qu’il a décidé d’instaurer pour mettre un terme aux «agressions» commerciales dont Washington est selon lui victime.
Climat
Neuf mois après son appel «Make our planet great again», Emmanuel Macron va tenter une nouvelle fois de convaincre Donald Trump de rester engagé au sein de l’accord de Paris mais les chances d’y parvenir paraissent minces.
Depuis son annonce fracassante de se désengager de cet accord qui doit permettre de contenir le réchauffement de la planète sous les 2°, le président américain n’a pas modifié d’un iota sa position à l’égard de ce texte qu’il juge «mauvais».
Les Etats-unis pourraient revenir au sein de l’accord si ce dernier était révisé, a-t-il répété à plusieurs reprises, une hypothèse rejetée par les autres pays signataires, au premier rang desquels la France qui a exclu tout «détricotage». Donald Trump estime que ce texte nuit aux intérêts économiques américains, est destructeur d’emplois et désavantage les Etats-unis par rapport à la Chine notamment. Responsables de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les Etats-unis se sont engagés dans le cadre de cet accord à réduire d’ici 2025 de 26 à 28% leurs émissions par rapport à 2005.
Al Qods
La décision de Donald Trump de reconnaître Al Qods comme la capitale d’israël, qui a mis le feu aux poudres dans la région début décembre, a été dénoncée par Emmanuel Macron - dans des termes toutefois modérés.
«C’est une décision regrettable, que la France n’approuve pas et qui contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’onu», avait réagi le chef de l’etat. En décembre, au coté du président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Paris, il avait estimé que les Etats-unis s’étaient avec cette décision «marginalisés».
«Je l’ai dit à mon ami Donald Trump (...) au moment où de manière unilatérale, il a annoncé la reconnaissance d’al Qods
comme capitale d’israël, je pense qu’il n’a pas aidé à la résolution du conflit, à la situation, je ne pense même pas qu’il ait aidé à l’amélioration de la situation sécuritaire, pour vous parler très franchement», a-t-il renchéri en mars. «A un moment donné du processus, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’israël et de la Palestine, adviendra, mais ça doit venir au bon moment.»