Chahed tente de calmer les esprits
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’est adressé, vendredi soir, aux Tunisiens lors d’une déclaration accordée à la chaîne nationale où il est revenu sur la grève générale ouverte, initiée par le Syndicat général de l’enseignement secondaire. Il a appelé tous les enseignants à reprendre les cours et à remettre les notes des élèves demain (lundi) tout en promettant de donner le feu vert aux négociations une fois la reprise officialisée.
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’est adressé, vendredi soir, aux Tunisiens lors d’une déclaration accordée à la chaîne nationale où il est revenu sur la grève générale ouverte, initiée par le Syndicat général de l’enseignement secondaire. Il a appelé tous les enseignants à reprendre les cours et à remettre les notes des élèves demain (lundi) tout en promettant de donner le feu vert aux négociations une fois la reprise officialisée.
Il a par ailleurs affirmé que l’année blanche n’est plus qu’une simple hypothèse vu que toutes les données actuelles démontrent que la Tunisie fonce directement vers l’annulation de l’année scolaire courante. Une telle grève ouverte, a-t-il souligné, risque de déstabiliser les examens nationaux, affirmant par la même que les parents d’élèves craignent sérieusement de voir l’avenir de leurs enfants compromis à cause des mouvements des enseignants. Souhaitant toutefois finir sur une bonne note, il a assuré que l’enseignement est un métier noble et que toute la société est redevable aux professeurs. Réagissant à ce discours, le secrétaire-général du Syndicat de l’enseignement secondaire, Lassaâd Yaâcoubi, a déclaré qu’en refusant de négocier avec le syndicat concerné, le gouvernement d’union nationale affiche clairement son opposition à l’union générale tunisienne du travail (UGTT). Affirmant que les enseignants sont les premiers qui craignent pour les examens nationaux et le bon déroulement de l’année scolaire, il a assuré que le chef du gouvernement cherche à faire pression sur L’UGTT pour que cette dernière lâche la pression sur d’autres dossiers relatifs, essentiellement, à la réforme de la fonction publique. Le secrétairegénéral du Syndicat de l’enseignement secondaire a assuré que le gouvernement et quelques médias cherchent désespérément à créer une tension populaire entre les professeurs et les parents d’élèves pour pousser le syndicat à mettre fin à sa grève sans obtenir aucune de ses revendications.
En ce qui concerne les déductions des salaires que compte prélever le gouvernement si la grève des enseignants se poursuivait, Lassaâd Yaâcoubi a appelé Youssef Chahed à placer l’argent ainsi récupéré dans l’entretien et la maintenance de l’infrastructure de l’école publique. Selon lui, le discours du chef du gouvernement était miné et le syndicat et L’UGTT resteront solides face à ses tentatives et celles de son gouvernement de les fragiliser.
Le bras de fer qui se joue entre le ministère de l’education nationale et le Syndicat général de l’enseignement secondaire se poursuit depuis quelques temps déjà et aucune des deux parties ne semble avoir l’intention de revoir ses positions pour une reprise rapide des cours. Aujourd’hui, le blocage risque de mener les élèves vers une année blanche certaine et vers un blocage des examens nationaux. Si le syndicat tente par tous les moyens de rassurer en affirmant que l’année scolaire ne connaîtra aucune perturbation, les faits et la réalité indiquent tout à fait le contraire et les angoisses deviennent de plus en plus réelles ce qui risque de nous mener, à tout moment, vers une redoutable impulsion.
Salma BOURAOUI