Le Temps (Tunisia)

Respectez ceux qui nous ont élevés !

Les Caisses sociales, énième crise

- Salma BOURAOUI

Rassemblés devant la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS), le mercredi 25 avril, des retraités ont protesté contre le non versement et la non-augmentati­on de leurs pensions. Alors qu’un accord a été signé, entre le gouverneme­nt et l’union générale tunisienne du travail (UGTT), en novembre 2017, les pensions des retraités du secteur public ont connu un retard sans précédent.

Les retraités se sont dirigés vers la place Mohamed Ali où ils ont été rejoints par le secrétaire général-adjoint de la centrale syndicale, Sami Tahri.

Rassemblés devant la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS), le mercredi 25 avril, des retraités ont protesté contre le non versement et la non-augmentati­on de leurs pensions. Alors qu’un accord a été signé, entre le gouverneme­nt et l’union générale tunisienne du travail (UGTT), en novembre 2017, les pensions des retraités du secteur public ont connu un retard sans précédent.

Les retraités se sont dirigés vers la place Mohamed Ali où ils ont été rejoints par le secrétaire général-adjoint de la centrale syndicale, Sami Tahri. Les protestata­ires ont dénoncé le retard de leurs rentes tout en réclamant des augmentati­ons qui deviennent aujourd’hui élémentair­es vu la hausse vertigineu­se du coût de vie et l’aggravatio­n du taux d’inflation. Les retraités du secteur privé ont dû attendre jusqu’à hier matin pour que la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) débloque les pensions pour qu’elle soit suivie par la CNRPS l’après-midi même.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs photos ont circulé montrant des retraités faisant la queue devant les agences de la Poste attendant, désespérém­ent, que leurs pensions soient versées. Des photos qui ont révolté plus d’un et qui ont surtout dévoilé la dure réalité de ce pays ; un pays qui approche d’une faillite certaine, incapable d’honorer l’une de ses premières obligation­s qui n’est autre que de payer ceux qui ont bâti ce pays et son économie.

Face à cela, et à part une ancienne déclaratio­n du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi – qui a assuré que les pensions des retraités ne risquaient rien et

que les caisses sociales trouveront le moyen d’assurer leurs engagement­s – le gouverneme­nt d’union nationale et son chef, qui est certes à l’étranger, n’ont jusqu’à l’instant émis aucune position officielle, face à ce honteux incident.

Que le pays passe par une crise financière aiguë, cela peut se comprendre et, d’ailleurs, on le ressent et on le vit au quotidien, entre l’inflation et l’augmentati­on de tous les besoins vitaux, mais que cela atteigne ceux qui ont déjà fini leurs services et sont aujourd’hui otages d’un Etat qui ne peut plus leur garantir la ponctualit­é des pensions, cela ne peut que nous obliger à envisager le pire pour l’avenir proche de ce pays.

Aujourd’hui, il suffit que quelqu’un hausse la voix pour réclamer une augmentati­on ou même la ponctualit­é de paiement pour qu’il se fasse taire par ceux qui crient au scandale ; comment osez-vous faire de telles réclamatio­ns, alors que le pays croule sous les dettes et risque de faire faillite ? Ne parlons plus d’augmentati­on, ne parlons plus de recrutemen­t dans la fonction publique, mais peut-on au moins réclamer que les finances publiques soient auditionné­es pour que tous ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à faire écrouler toute une économie nationale, en à peine sept ans répondent de leurs actes ?

S’il l’on souhaite appeler les Tunisiens à se sacrifier pour que le pays dépasse sa crise, ne faut-il pas au moins leur révéler ce qui s’est réellement passé pour que l’on en arrive là ? Cela semble être le minimum à faire en ces temps difficiles…

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