Le Temps (Tunisia)

L’exposition événement de pré-ouverture

- Faiza MESSAOUDI

Un événement important a eu lieu le vendredi 20 avril 2018 à la Cité de la Culture de Tunis, organisé par la direction du Musée d’art moderne et contempora­in, créé par le Ministère des affaires culturelle­s au service des arts plastiques. Il est question de l’exposition pré-ouverture intitulée « sculptural, sculpté », une table ronde réunissant trois génération­s d’artistes connus du paysage artistique tunisien et un hommage à l’artiste feu Hédi Selmi.

Nous avons rencontré l’artiste et professeur Sami Ben Ameur, chargé du Musée d’art Moderne et contempora­in de la Cité de la Culture de Tunis. Il nous a éclairés quant au programme de cette journée. Il a commencé par présenter l’expo : « c’est une exposition pré-ouverture du Musée d’art Moderne et Contempora­in, qui a débuté le 21 mars, en attendant l’exposition d’ouverture officielle prévue pour le 7 juin 2018, et qui va résumer un peu le parcours des arts plastiques en Tunisie. Bien entendu, il y a eu une contrainte du temps pour préparer cette exposition parcours, ce n’était pas du tout facile, dû aux conditions dans lesquelles se trouve le Fond National d’arts plastiques au Palais de ksar Said. Ce n’était pas vraiment évident de les dépouiller, les ressortir et les répertorie­r. Ceci demande énormément de temps. Donc nous avons jugé bon de faire une expo assez légère relativeme­nt, car elle est très lourde au niveau du contenu, sachant que le nombre de sculpteurs en Tunisie est infime! »

« Sculptural, sculpté » est l’intitulé de l’exposition comme j’ai précisé au début. À ce sujet, Sami Ben Ameur a précisé que cette thématique « ne vise pas uniquement la sculpture en tant que technique convention­nelle, mais aussi les oeuvres en céramique, les formes tridimensi­onnelles, et toutes les surfaces en relief, y compris les installati­ons. Le choix était délicat dans la mesure où on ne pouvait pas accéder à toutes les oeuvres, tellement c’est entassé, accumulé... bien évidemment, il y a eu une équipe qui s’est chargée de choisir les oeuvres. C’est une commission de choix et d’organisati­on, composée de Rachid Fakhfakh, Hachemi Marzouk et Omar Krayem, et bien entendu, j’ai couronné le travail. »

Un autre volet pas moins important, en marge de cette exposition, c’est le débat réunissant les figures de la scène artistique tunisienne. Sami Ben Ameur a souligné que « la rencontre d’aujourd’hui est essentiell­e puisque c’est la rencontre de trois génération­s différente­s, ce qui manque dans l’histoire des arts plastiques en Tunisie faute de musée. L’objectif à atteindre est justement de retisser les liens entre ces dernières. Ceci permettra à tout le monde de connaitre et de voir comment le processus a évolué et d’autre part faire connaitre les artistes, parce qu’on ne communique pas assez. En réalité, nous n’avons pas une idée sur ce que font les autres même ceux qui nous ont précédé, à l’instar de Hedi Selmi qui est un grand artiste mais hélas méconnu ! Nous avons pensé à lui rendre hommage. C’est un grand artiste à l’échelle internatio­nale, il a fait des réalisatio­ns partout dans le monde, mais aujourd’hui, même les sculpteurs ne le connaissen­t pas, parce que nous n’avons aucune trace de lui. Personnell­ement, je me rappelle de ses oeuvres dans les années 70, quand j’étais étudiant et que j’ai visité le Musée d’art de Belvédère, mais après quand le centre d’arts vivants a fermé ses portes, on ne le voit plus, à part les oeuvres qui sont restées devant les banques et dans quelques espaces publiques. J’étais très curieux de retrouver ses oeuvres au Palais ksar Said. On a essayé de les ramener et de lui rendre hommage en exposants quelques-unes dans la salle en bas pour le mettre en valeur, et puis nous avons invité sa femme, les membres de sa famille et son compagnon Houcine Neghmouchi. C’est le minimum qu’on puisse faire et nous souhaitons que les prochains pas soient beaucoup plus décisifs et efficaces. »

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia