D’un tunnel à l’autre…

Décidément, c’est devenu au goût du jour, intra-muros, cette histoire de tunnels que l’on creuse, pas sous la Manche mais bien sous nos fondations, pour allumer un «feu d’artifices» quelque part, histoire de mettre un peu d’animation dans nos villes, ou dans nos quartiers, lesquels visiblement sont en manque de mouvements (suspects) ces derniers temps. Alors, entre celui qui serait long de quelque 70 kilomètres, et qui relierait la Libye au sud du pays, et celui qui, remontant la Hafsia, aurait poursuivi son itinéraire, en catimini, jusqu’à l’ambassade de France, en plein centreville, pour la faire sauter, ni plus ni moins, il n’y a que l’embarras du choix dans la surenchère de la peur et de la paranoia, lesquels sentiments lorsqu’ils s’emparent d’une collectivité, peuvent, effectivement, engendrer beaucoup de dégâts dans le paysage. Et pas qu’au figuré. La question qui se pose est: sommesnous entrés, vraiment, dans une ère de l’horreur programmé, du chaos et des hécatombes, dans une Tunisie qui jusqu’ici, a toujours su éviter, même si in extrémis parfois, même sur le fil, de pénétrer dans la spirale de la violence et des bains de sang, dont il est difficile de sortir par la suite, l’histoire, la grande, n’a de cesse de le prouver, jour après jour, un peu partout dans le monde, ou s’agit-il tout simplement d’un ballon d’essai? D’une folle rumeur gonflant les voiles mais qui tombera comme tombe le vent à chaque fois, de façon impromptue: sitôt levé, sitôt assoupi, et vogue la galère par tous les temps? Il est clair que dans les deux cas de figure, s’il fallait choisir, il n’y aurait pas à hésiter car il n’y a pas photo. Est-ce qu’il faut faire un dessin? Tout de même, c’est étrange. Question d’occurrences et de timing. Froid dans le dos…