Le Temps (Tunisia)

Le journalism­e en deuil

- Rym BENAROUS

Les journalist­es tunisiens sont en deuil. Ils ont perdu hier, vendredi, l’un de leurs plus chers et vaillants confrères. Après un court mais courageux combat contre la maladie, Khemaïs Arfaoui est parti à l’âge de 50 ans, laissant derrière lui une famille en pleurs et des collègues en larmes. De son vivant, Khemaïs Arfaoui incarnait la force tranquille. Aimable avec tous et en toutes circonstan­ces, l’homme affichait, inlassable­ment, un généreux sourire. Originaire du Kef, il était, de l’avis de tous, un modèle de droiture et de noblesse. De quoi consoler, un tant soit peu, sa grande famille, son épouse et ses jumeaux, encore sous le choc de son départ précipité. C’est qu’il avait tout récemment appris qu’il était atteint d’un cancer à un stade avancé. Khemaïs a mené avec courage et dignité un combat qui semblait, malheureus­ement, perdu d’avance. Lors de son hospitalis­ation à l’hôpital Abderrahma­ne Mami de l’ariana, il a reçu la visite de très nombreux confrères et consoeurs, signe qu’il était apprécié et respecté de tous. Et c’est avec un immense chagrin qu’ils ont appris l’annonce de son décès survenu aux premières heures de vendredi. Vers 11h, sa dépouille a été amenée au siège du Syndicat National des Journalist­es Tunisiens (SNJT) dont il était membre du bureau exécutif. Sur place, il y avait foule pour lui rendre un dernier hommage. Ils sont, en effet, venus nombreux, tous médias confondus, pour témoigner de leur tristesse d’avoir perdu ce confrère qui écrivait, il y a quelques jours encore, sur les réseaux sociaux : « Il n’est de pire souffrance que de voir sa liberté physique volée par la maladie » Khemaïs Arfaoui était connu par ses hautes qualités humaines mais aussi par son profession­nalisme. Il était salarié du groupe de presse Snipe, éditant Assahafa et La Presse. Il avait obtenu en 1994 une maitrise en sociologie et en 1998 une maîtrise en journalism­e. Il a été élu à deux reprises comme membre du bureau exécutif du SNJT et était chargé du volet financier. En apprenant son décès, plusieurs personnali­tés ont tenu à faire part de leur chagrin et à lui rendre un dernier hommage. Mais son départ a surtout réussi à unir et à réunir les journalist­es. En ces temps de discorde et de dissension, son décès a réussi à réveiller les conscience­s, à réconcilie­r les rivaux et à resserrer les rangs de ses confrères. Cela durera-t-il longtemps ? On ne saurait l’affirmer mais il est certain que c’est ainsi, uni et solidaire que le défunt a toujours rêvé le secteur des médias.

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