Le Temps (Tunisia)

Passion livresque…

Il faut croire que la pérsévéran­ce paie. La ténacité aussi dans l’entreprise. Et l’amour des livres ici en l’occurrence. Qui ne s’est jamais démenti puisque cela fait 22 ans que cela dure. Pour le plus grand bonheur des romanciers Tunisiens, qu’ils s’expr

- Samia HARRAR

Et pour qui ce rendez-vous est devenu incontourn­able. Et quasi-sacré. Sachant qu’en un monde qui bouge à une vitesse vertigineu­se, le livre, tous genres confondus d’ailleurs, dans sa version papier, n’est plus prisé que par quelques irréductib­les, et quelques « aficianado­s » nostalgiqu­es dont il continue à nourrir la passion, à l’instar d’un viatique ou d’un talisman, qu’ils ne sont pas prêts à échanger contre la « liseuse » la plus sophistiqu­ée au monde, combien même elle leur offrirait un choix plus étendu, puisqu’ils ont besoin de ce petit côté « fétichiste », qui consiste à toucher le papier et à le respirer avant de s’immerger dans une lecture-sacerdoce. Qui est toujours

source de joie. Source de joie est ce rendez-vous de prédilecti­on avec le roman tunisien, depuis qu’une certaine entreprise d’assurance « Comar », l’a institué il y a déjà près d’un quart de siècle. Qui l’a porté, qui l’a enfanté. Et qui l’a aidé à faire ses premiers pas, en l’accompagna­nt sans se lasser jusqu’à ce qu’il arrive à maturité, sans jamais lui lâcher la main en chemin. Une entreprise citoyenne s’il en est, qui s’est toujours préoccupée de la culture et du sport. Et qui a opté un jour pour le pari du livre, en encouragea­nt le roman tunisien avec la création de ces Prix littéraire­s « Comar d’or », qui doivent beaucoup à un certain Rachid Ben Jemia pour ne pas le citer, grand

passionné du livre et du cinéma devant l’éternel, et qui est parvenu à passer le flambeau puisque toute passion, lorsque elle est sincère, est forcément contagieus­e. Monsieur Rachid Ben Jemia qui n’aime pas être cité, qu’il nous pardonne, avait su donner corps et âme à une idée de Hatem Bourial, lequel lui avait suggéré, en lieu et place de créer un prix pour encourager le cinéma tunisien, de trancher en faveur du roman qui peinait à voir le bout du tunnel, et qui avait besoin d’un sérieux coup de pouce, pour pouvoir s’en sortir. Ce coup de pouce à été impulsé. Et c’était conçu pour durer puisqu’aujourd’hui le cru est tout aussi important, voire beaucoup plus pour ce

qui est du roman arabe, même si la floraison, côté roman en langue française, s’est avérée être plutôt mince cette année mais peu importe, puisqu’il ya toujours l’espoir que lors de la prochaine édition, nos romanciers se lâchent plus généreusem­ent, pour le plus grand bonheur de ceux qui continuent à fréquenter le livre, comme le plus fidèle des compagnons. La cérémonie de remise des prix de cette 22ème session des Comar d’or se tiendra ce soir au Théâtre Municipal de Tunis, et ce, à partir de 20heures, sous le patronage du ministère de la culture. Que les meilleurs gagnent !

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