Le Temps (Tunisia)

La reprise des cours va-t-elle résoudre la crise ?

Enseigneme­nt secondaire

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Parents et élèves retenaient leur souffle, hier, en attendant les décisions de la réunion des représenta­tions régionales de la Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire qui se tenait au siège de la centrale syndicale. Tout donne à penser que toutes les parties syndicales vont tenter d’éviter que le conflit avec le gouverneme­nt ne change de camps, pour devenir une crise au sein de la centrale syndicale.

La raison a prévalu chez les élèves qui, malgré des tentatives pour se révolter contre la situation d’otages dans laquelle ils ont été mis par les professeur­s et le ministère, et ils ont repris le chemin de l’école, tout en sachant que le gouverneme­nt veut faire respecter le calendrier des vacances qui leur accorde un repos d’une semaine, à partir de ce dimanche.

Mais, le retour mercredi des élèves sur les bancs de l’école ne règle pas pour autant la crise de l’enseigneme­nt secondaire, estiment les analystes.

Le syndicat de l’enseigneme­nt secondaire et le gouverneme­nt espèrent néanmoins parvenir à un accord définitif qui mettrait fin au spectre de «l’année blanche» pour les élèves.

La réunion entre le gouverneme­nt et le bureau exécutif de l’union Générale Tunisienne du Travail qui devait avoir lieu mardi a été reportée à une date ultérieure. Elle était destinée à trouver une issue à cette crise. Cependant, mercredi le bureau exécutif de la centrale et les sections régionales de la Fédération de l’enseigneme­nt secondaire, se sont retrouvés pour en débattre. Lundi, la commission administra­tive nationale avait appelé à la reprise des cours dès le lendemain et à la remise des notes à l’administra­tion.

Le secrétaire général de la centrale syndicale, Nourredine Taboubi, avait déclaré que par cet appel «L’UGTT (voulait) réaffirmer au peuple tunisien qu’elle est à la hauteur de ses aspiration­s et qu’elle est en mesure de faire des concession­s». Dans la foulée, le syndicat du secondaire a publié un communiqué signé de son secrétaire général Lassad Yaacoubi dans lequel il appelait l’ensemble des enseignant­s à ne pas remettre les notes et à poursuivre la suspension des cours.

Il a fallu attendre la réunion de mardi pour que le syndicat décide la reprise des cours et la mise en place de sessions de rattrapage pendant les prochaines vacances scolaires. Pour ce qui est des notes, elles ne seront remises qu’une fois un accord conclu.

Le différend entre le syndicat et le bureau exécutif a poussé les parents d’élèves à se mobiliser devant L’ARP pour exiger la reprise des cours. «Nous ne sommes pas contre les revendicat­ions des enseignant­s mais il existe d’autres moyens pour faire valoir ses droits. Cette décision de suspendre les cours met en péril l’avenir de nos enfants», a déclaré à la TAP un groupe de parents protestata­ires.

Ils ont également contesté la décision de programmer des cours de rattrapage pendant les vacances, considéran­t que «cela ne ferait que perturber davantage l’élève».

A l’heure où l’organisati­on syndicale tente de revenir à la table des négociatio­ns, la réaction du gouverneme­nt se fait encore attendre. Selon L’UGTT, le conflit qui l’oppose au gouverneme­nt dépasse amplement la crise de l’enseigneme­nt secondaire. Il s’agit d’une crise qui englobe tous les aspects politique, social et économique du pays.

La centrale syndicale accuse le gouverneme­nt de «pratiquer une politique de fuite en avant et d’autoritari­sme». Elle l’accuse également de diaboliser les enseignant­s et leur syndicat, ainsi que de monter les Tunisiens contre le corps enseignant et leur organisati­on.

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