Que de chemin à faire !
Jeudi 3 mai 2018, Journée mondiale de la liberté de la presse dans une Tunisie classée 97e, sur une totalité de 180 pays, dans la liberté de presse. Un classement établi par l’organisation Reporters sans frontières (RSF) qui affirme que la liberté de presse s’est dégradée dans le monde entier, l’année dernière, et ce même dans les grandes démocraties.
Jeudi 3 mai 2018, Journée mondiale de la liberté de la presse dans une Tunisie classée 97e, sur une totalité de 180 pays, dans la liberté de presse. Un classement établi par l’organisation Reporters sans frontières (RSF) qui affirme que la liberté de presse s’est dégradée dans le monde entier, l’année dernière, et ce même dans les grandes démocraties. Selon le rapport de RSF, les journalistes en Europe et aux Etats-unis d’amérique sont visés par la haine et physiquement menacés.
En Tunisie, pays qui garde son classement pour la deuxième année consécutive, la situation est loin d’être parfaite du moins selon le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et son rapport annuel sur la sécurité des journalistes durant la période allant de mars 2017 au février 2018. Il affirme que les cas de violence contre les journalistes ont été importants avec 245 journalistes, dont 177 hommes et 68 femmes ayant subi 183 agressions. Le rapport a aussi relayé que 14 cas de poursuites judiciaires ont été traités, en dehors du cadre du décret-loi n°115.
Pour sa part, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a affirmé, dans une déclaration accordée au journal arabophone Assahafa, à l’occasion du 3 mai, que la liberté de presse en Tunisie est un choix irréversible assurant avoir la ferme intention de protéger cet acquis et de mettre en place tous les éléments nécessaires à son renforcement et à sa préservation de toutes les menaces potentielles.
Les violences et les agressions sont, certes, les principaux maux dont souffrent les journalistes en Tunisie, comme un peu partout dans le monde. Toutefois, ce 4e pouvoir est proie à d’autres problèmes qui sont tout aussi importants que les agressions physiques ; aujourd’hui et sept ans après les événements du 14 janvier 2011, plusieurs de nos collègues continuent d’être malmenés par des institutions et des organes de presse qui ne respectent ni le salaire décent ni les avantages sociaux dont doit bénéficier tout salarié en Tunisie. Des journalistes payés au dessous du SMIG qui sont obligés d’aller chercher d’autres travaux n’ayant, parfois, rien à voir avec leur spécialité. Ceux-là doivent, malheureusement, s’estimer heureux face à d’autres collègues qui choisissent, eux, d’aller vers les solutions de faciliter en laissant leurs services s’acheter par ceux qui en veulent bien…
D’autres problèmes menacent aujourd’hui la presse en Tunisie et plus spécifiquement la presse écrite et les journaux en papier. Bien que la crise soit mondiale, en Tunisie, la fermeture de quelques journaux en papier, la plus récentes d’entre elles est celle d’assarih, annonce la couleur de l’avenir proche de la presse écrite qui, pour certains, trouve du mal à se convertir vers les versions en ligne.
En somme, l’état des lieux de la liberté de presse en Tunisie continue de peiner pour arriver à trouver un équilibre certain et assuré. Un blocage qui risque d’anéantir cette presse dont le pays a crucialement besoin dans cette sa phase délicate de son histoire.