Le Temps (Tunisia)

L’ETA annonce son démantèlem­ent

-

C’est un point final pour la dernière insurrecti­on armée d’europe occidental­e qui a fait plus de 800 morts et des milliers de blessés pendant des décennies. L’organisati­on séparatist­e basque ETA a annoncé, hier, sa dissolutio­n et la fin de toute activité politique. Dans une «déclaratio­n finale» distribuée à la presse, l’organisati­on clandestin­e dit avoir «démantelé l’ensemble de ses structures» et «mettre fin à toute activité politique.» Fondée en 1959 sous la dictature de Francisco Franco, L’ETA a fait au moins 829 morts dans une campagne d’assassinat­s et d’attentats à la bombe en Espagne et en France, au nom de l’indépendan­ce de «Euskal Herria», le Pays basque espagnol et français et la Navarre. Décimée par les arrestatio­ns de ses chefs, rejetée par la population, l’organisati­on classée comme terroriste par l’union européenne avait déjà renoncé à la violence en 2011 et livré ses armes l’année dernière. Elle avait franchi un pas supplément­aire dans une lettre datée du 16 avril et publiée mercredi dans la presse espagnole, annonçant avoir «dissous complèteme­nt toutes ses structures.» La lettre était destinée aux personnali­tés qui l’ont encouragée à renoncer à la violence, comme l’ancien secrétaire général de L’ONU Kofi Annan ou l’ex-chef du Sinn Fein irlandais, Gerry Adams, selon un membre du gouverneme­nt régional basque.

«L’ETA n’aurait jamais dû exister»

L’annonce de la dissolutio­n devait être suivie aujourd’hui d’une «conférence internatio­nale» à Cambo-les-bains, au Pays basque français, où sont attendus Gerry Adams et des représenta­nts de plusieurs partis espagnols qui seraient ainsi garants de la bonne foi de L’ETA. «L’ETA devait [cette dissolutio­n] à la société basque et à l’ensemble de l’humanité», a déclaré jeudi le président de la région basque, le nationalis­te Iñigo Urkullu dans une interview au journal El País (en espagnol). Elle n’aurait jamais dû exister». Beaucoup de victimes de L’ETA ne sont pas prêtes à pardonner le sang versé pendant les années de plomb. Dans une conférence de presse à Saint-sébastien, la ville basque qui a connu le plus d’attentats, le Collectif des victimes du terrorisme a exigé que L’ETA condamne la terreur et cesse de rendre des hommages publics à ses militants quand ils sortent de prison. Il attend aussi qu’elle fasse la lumière sur 358 crimes encore inexpliqué­s.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia