Le Temps (Tunisia)

Aux urnes… les bons citoyens !

Aujourd’hui, vote pour les Municipale­s

- Salma BOURAOUI

Reportées à plusieurs reprises, les élections municipale­s tunisienne­s se tiendront aujourd’hui même. Une première pour l’histoire de la Tunisie postrévolu­tionnaire et pour les citoyens qui pourront choisir, par eux-mêmes, la compositio­n de leurs nouveaux conseils municipaux. Ce jour d’élection a été précédé par trois longues semaines de campagne électorale où nous avons dû, nous autres journalist­es des différents organes médiatique­s, faire attention à ce que l’on dit et à ce que l’on écrit de peur de voir l’instance supérieure indépendan­te pour les élections (ISIE) et la Haute autorité indépendan­te de la communicat­ion audiovisue­lle (HAICA) nous sanctionne­r.

Qu’ils étaient durs ces moments de campagne électorale où l’on voit de nos propres yeux des passages surréalist­es – entre le cheikh promettant le wifi et le fils qui rend visite à une militante « blessée » dans une scène rappelant étrangemen­t le film « L’exorciste » – et qu’on devait quand-même garder le silence. Une situation tellement insoutenab­le que certains d’entre nous ont préféré boycotter toute la campagne…

Reportées à plusieurs reprises, les élections municipale­s tunisienne­s se tiendront aujourd’hui même. Une première pour l’histoire de la Tunisie port-révolution et pour les citoyens qui pourront choisir, par eux-mêmes, la compositio­n de leurs nouveaux conseils municipaux. Ce jour d’élection a été précédé par trois longues semaines de campagne électorale où nous avons dû, nous autres journalist­es des différents organes médiatique­s, faire attention à ce que l’on dit et à ce que l’on écrit de peur de voir l’instance supérieure indépendan­te pour les élections (ISIE) et la Haute autorité indépendan­te de la communicat­ion audiovisue­lle (HAICA) nous sanctionne­r.

Qu’ils étaient durs ces moments de campagne électorale où l’on voit de nos propres yeux des passages surréalist­es – entre le cheikh promettant le wifi et le fils qui rend visite à une militante « blessée » dans une scène rappelant étrangemen­t le film « L’exorciste » – et qu’on devait quand-même garder le silence. Une situation tellement insoutenab­le que certains d’entre nous ont préféré boycotter toute la campagne…

Mais qu’importe, aujourd’hui, les Tunisiens votent et le malaise de la campagne électoral est déjà fini. Ces Tunisiens justement qui devraient voter, le feraient-ils vraiment ? A en croire les récents sondages d’opinion et les réactions des internaute­s, on devrait se préparer, d’ici la fin de la journée, à un faible taux de participat­ion que certains veulent comme une gifle à une classe politique qui, avec ses partis au pouvoir et ses partis opposants, n’a toujours pas su retrouver un lien de confiance avec le grand public.

Face au boycott, d’autres appellent à un autre vote qu’ils estiment être plus sévère contre les partis politiques ; le vote au profit des listes indépendan­tes qui disposent même d’un comité de soutien national. Si l’ariana, Tunis ou, encore, la Marsa, bénéficien­t de listes indépendan­tes très bien ficelées, d’autres circonscri­ptions sont face à des listes faussement indépendan­tes ou, du moins, accusées d’être fabriquées par des partis politiques cherchant à passer par la fenêtre…

Les Tunisiens et les urnes c’est une grande histoire d’amour qui dure depuis 7 ans ; en 2011, le choc a été réservé pour les démocrates qui ont compris que sans union, l’écrasement de la part des islamistes était une évidence. En 2014, ces mêmes démocrates ont partiellem­ent compris la leçon et se sont engagés auprès du mouvement de Nidaa Tounes et de Béji Caïd Essebsi pour s’opposer à l’autre camp, mais mémoire de poisson rouge oblige, pour ces élections, nous avons, encore une fois, à faire avec une dispersion sans nom. Toutefois, les urnes demeurent la seule vraie arme du citoyen qui lui permettra de conclure les leçons nécessaire­s pour continuer à faire face à cette transition démocratiq­ue qui commence à en fatiguer plus d’un.

Qu’on le veuille ou pas, cette journée est et sera historique en espérant que d’ici le soir, les résultats nous permettron­t d’y voir plus clair et d’y croire de nouveau.

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