Le Temps (Tunisia)

Place aux choses sérieuses… Halte au délabremen­t des villes

La kermesse municipale se termine…

- K.G Par Khaled GUEZMIR

La kermesse municipale s’achève et les Tunisienne­s et les Tunisiens voteront quand même avec ou sans grande ferveur mais avec l’espoir que cet acte citoyen que tout le monde redoutait, il y a à peine trois mois et quelques reports, aboutirait au moins à une prise de conscience générale sur le thème : «Tunisie… assez de délabremen­t, d’indiscipli­ne, de négligence­s, assez de saleté dans les rues, de déchets liquides et solides sur les routes et les voies publiques, assez de comporteme­nts inciviques, de banditisme de toute sorte, défiant l’ordre public et les lois du bon vivre ensemble…

La kermesse municipale s’achève et les Tunisienne­s et les Tunisiens voteront quand même avec ou sans grande ferveur mais avec l’espoir que cet acte citoyen que tout le monde redoutait, il y a à peine trois mois et quelques reports, aboutirait au moins à une prise de conscience générale sur le thème : «Tunisie… assez de délabremen­t, d’indiscipli­ne, de négligence­s, assez de saleté dans les rues, de déchets liquides et solides sur les routes et les voies publiques, assez de comporteme­nts inciviques, de banditisme de toute sorte, défiant l’ordre public et les lois du bon vivre ensemble… Assez de faiblesse des autorités locales à verbaliser les contrevena­nts qui doivent payer pour tout acte d’atteinte aux biens publics et privés, à l’esthétique générale etc…, la liste est encore longue, très longue » !

Que pouvons-nous espérer avec les nouveaux idylles, les nouvelles lois y compris celles qui répriment (sévèrement en principe) tous ces comporteme­nts anarchique­s qui défient l’autorité de l’etat et la paix des citoyens, parce que restés impunis depuis la Révolution ?!

La clochardis­ation du pays est générale, et les grandes villes surtout ont été défigurées, par les constructi­ons anarchique­s et les comporteme­nts irresponsa­bles. Qui, aujourd’hui, respecte un feu rouge, un stop ou une limitation de vitesse, en dehors de ces quelques «radars» éparpillés ça et là, et dont les

2/3 ne fonctionne­nt pas ! Qui, aujourd’hui, respecte les trottoirs et l’hygiène minimale ! Qui respecte les espaces verts et les parcours de santé dont le nombre n’a pas augmenté d’un mètre carré depuis les «anciens régimes» confondus… le beylical, le bourguibis­me et celui de Ben Ali !!

La Tunisie se désertifie à vue d’oeil.

Nos forêts sont livrées au feu des braconnier­s pour en vendre le charbon aux «cafés-chichas», qui empoisonne­nt les villes et la santé des citoyens. Qui applique, aujourd’hui, une vieille directive du «dictateur» instituant des zones non-fumeurs dans les espaces publics et de consommati­on de masse !!

Qui, enfin, respecte les plages et prend la peine de mettre ses déchets de consommati­on dans de petits sacs et les ramener dans sa propre voiture, pour la poubelle de son quartier !

La révolution a été l’ennemie numéro un de l’hygiène et du savoir vivre, et perçue comme une véritable aubaine et un «droit» à développer le comporteme­nt anarchique sous couvert de la liberté et de la démocratie.

Les responsabl­es de ces dégradatio­ns sont légion et les politicien­s en assument la plus grande part. Quand on fait l’éloge de «l’anarchie créatrice» (el faoudha al khallaka) entre 2011 et 2014, et quand on appelle à occuper «la rue», pour un oui et pour un non, avec des campements de fortune et tout ce qui s’en suit, au niveau du manque de propreté et d’hygiène, tout cela au nom «d’actions de militantis­me» social et politique, on récolte toute cette laideur esthétique qui a fait des cités urbaines tunisienne­s de vrais bidonville­s ruralisés !

Tout notre culture du raffinemen­t civique et urbain, telles ces odeurs paradisiaq­ues de nos médinas, a été décapitée par ce comporteme­nt hors-la-loi, au nom de la Révolution.

Pourtant, quand on traverse la mer, pour aller à Barcelone, les citoyens catalans, manifesten­t presque quotidienn­ement pour l’autonomie de leur région, mais sans jamais jeter un mégot de cigarette, une bouteille de plastique ou même un papier par terre !!

Qu’est-ce qui pousse le Tunisien à polluer si intensémen­t, sa ville, son quartier, son parcours de santé, son parc… et à détériorer tous ces espaces et surtout les transports publics, où nos trains et nos bus auraient été déclassés depuis plus d’un siècle… comme ferraille inadaptée au monde moderne ?

Alors tout cela va-t-il changer le 7 mai à l’aube, comme par une baguette magique ou la lampe d’aladin ?!

Difficile de le croire, tant que des formations politiques appellent encore et toujours à l’anarchie, à l’indiscipli­ne et aux comporteme­nts «voyous». Seule la main de fer dans un gant de velours ferait des futurs maires… de vrais maires, et pour cela ils doivent commencer par l’infiniment petit avant l’infiniment grand.

Cela consiste, à titre d’exemple, à éradiquer ces dos d’ânes qui empoisonne­nt la vie des Tunisiens de Benguerdan­e, au Sud, à l’extrême Nord du pays au Kef, à Tabarka, et Aïn Draham, et les remplacer par indication­s des limitation­s de vitesse et des «radars», pour faire payer les contrevena­nts. Et là, beaucoup réfléchiss­ent avant de conduire comme des fous en ville !

Un mot, enfin, pour la capitale Tunis, « Al Hadhirah », qui a subi en 7 ans, les plus gros dommages, jamais vécus depuis l’invasion hilalienne, dépassant même ceux de l’occupation espagnole de Charles Quint. Il est grand temps pour cette perle de la Méditerran­ée, de se faire une bonne toilette et une remise à niveau de grande envergure. Des quartiers jadis beaux et florissant­s, comme celui de la Lafayette, végètent et comportent aujourd’hui des canalisati­ons à ciel ouvert… Qu’en reste-t-il… les promeneurs de l’avenue des Etats-unis d’amérique, vous le diront… Tout est clochardis­ée à plus de 90% avec des gargotes à profusion, et ne leur demandez surtout pas de respecter l’hygiène !

« Après la fête… viennent les créanciers » le dit bien notre proverbe populaire (baâd el erss… hadhrou al madyniya)… Maintenant que vous avez été élus, oubliez les fausses promesses et au boulot Messieursd­ames, les élus.

Appliquez les lois et vous serez craints… mais aimés…

Conseil du Sieur Nicolas Machiavel !

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