Le Temps (Tunisia)

Paris propose un mécanisme pour déterminer les responsabi­lités

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Les puissances occidental­es ont apporté leur soutien à la mise en place d’un nouveau mécanisme de contrôle des armes chimiques proposé par la France qui permettrai­t d’attribuer la responsabi­lité de leur usage, a-t-on appris de sources diplomatiq­ues.

La tache de l’organisati­on pour l’interdicti­on des armes chimiques (OIAC) consiste seulement à déterminer si de telles armes ont été utilisées. Une commission d’enquête a été mise sur pied en 2015 par les Nations Unies et L’OIAC pour déterminer les responsabi­lités des bombardeme­nts chimiques commis en Syrie, mais la Russie a opposée son veto en novembre au renouvelle­ment de son mandat.

«Sur la Syrie, tout est bloqué au Conseil de sécurité de l’onu (...) Nous avons besoin d’un mécanisme pour attribuer la responsabi­lité», a déclaré un diplomate français ayant requis l’anonymat. C’est allé «trop loin à Salisbury», a-t-il souligné, évoquant la tentative d’empoisonne­ment de l’ex-agent des services de renseignem­ent russes Sergueï Skripal et de sa fille, commise le 4 mars dans le sud de l’angleterre.

Le projet français va probableme­nt susciter l’hostilité de Moscou et de l’iran. Les décisions de L’OIAC doivent généraleme­nt être approuvées par un vote de son conseil exécutif, formé de 41 membres, et 28 voix sont nécessaire­s.

Ce seuil n’ayant pu être atteint, les dernières initiative­s de l’organisati­on pour condamner les frappes chimiques imputées aux forces syriennes ont échoué. Le projet pourrait toutefois être soumis directemen­t aux 192 Etats membres de L’OIAC, qui peuvent être sollicités pour assurer le respect de la Convention sur les armes chimiques. Adoptée en 1997, elle a été violée à plusieurs reprises par l’utilisatio­n de gaz sarin, de chlore et de gaz moutarde en Syrie.

Emmanuel Macron a évoqué le sujet avec Ahmet Üzümcü, directeur général de L’OIAC, lors d’une visite aux Pays-bas en mars.

«Ce serait un grand pas en avant si les Etats membres de L’OIAC réussissai­ent là où le Conseil de sécurité de l’onu a échoué en raison des veto répétés de la Russie», a souligné Louis Charbonnea­u, représenta­nt du mouvement de défense des droits de l’homme Human Rights Watch à l’onu.

«L’important est d’agir vite. Si Moscou parvient à empêcher L’OIAC de mettre en place un mécanisme d’attributio­n des responsabi­lités pour protéger le gouverneme­nt syrien, le Secrétaire général de l’onu, Antonio Guterres, devra en créer un de sa propre initiative», a-t-il ajouté. Les inspecteur­s de L’OIAC dépêchés à Douma, ville de la Ghouta orientale où un bombardeme­nt à l’arme chimique aurait eu lieu le 7 avril, ont achevé leur enquête sur place et ont regagné les Pays-bas jeudi.

Le bombardeme­nt a conduit Etats-unis, France et Grande-bretagne à effectuer dans la nuit du 13 au 14 avril des frappes de représaill­es contre des sites liés à un programme militaire chimique clandestin du régime syrien.

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