Berlusconi refuse de se retirer
Italie-gouvernement
Malgré les pressions, Silvio Berlusconi et son parti Forza Italia refusent de renoncer à participer au futur gouvernement italien, ce qui permettrait pourtant la formation d’une coalition entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue en évitant des élections anticipées.
Le M5S anti-système de Luigi Di Maio, premier parti du pays, s’est dit prêt à un accord avec la Ligue de Matteo Salvini à condition que celle-ci rompe son alliance avec Forza Italia.
La direction de la Ligue, parti eurosceptique et anti-immigration, refuse d’abandonner son allié mais plusieurs de ses dirigeants aimeraient bien voir Berlusconi décider de se retirer «volontairement» du jeu. «Nous demandons toujours à Berlusconi de faire preuve de responsabilité pour nous permettre de donner un gouvernement à ce pays», a déclaré hier Giancarlo Giorgetti, qui préside le groupe de la Ligue à la Chambre des députés. Maria Stella Gelmini, qui dirige les députés de Forza Italia à la Chambre, a aussitôt rejeté cette «très mauvaise idée».
Selon un sondage SWG publié hier, en cas d’élections anticipées la Ligue est créditée de 24,2% des voix. Elle avait obtenu 17,4% des suffrages le 4 mars dernier.
Forza Italia ne recueillerait que 9,4% des voix, contre 14% en mars.
Le M5S et le Parti démocrate de centre gauche auraient respectivement 32% et 19%, comme il y a deux mois. Le président de la République, Sergio Mattarella, a annoncé lundi son intention de nommer un gouvernement transitoire de techniciens, chargé de préparer d’ici la fin de l’année le projet de budget 2019.
Il devrait désigner le nouveau président du Conseil mercredi ou jeudi, a-t-on précisé au palais du Quirinal.
On voit mal pourtant comment ce gouvernement transitoire, auquel le M5S et la Ligue sont hostiles, pourrait obtenir la confiance du Parlement.
Si l’idée du chef de l’etat est rejetée par les parlementaires, des élections anticipées semblent inévitables. La date la plus proche possible pour la tenue de ce scrutin est le 22 juillet, mais de nombreux Italiens seront en vacances et la participation devrait en pâtir.
Les élections législatives italiennes se tiennent traditionnellement au printemps. Le scrutin qui s’est tenu le plus tardivement a été celui de 1983, quand les électeurs ont été appelés aux urnes le 26 juin.