Le Temps (Tunisia)

Le chemin de la démocratie semé d’embûches

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Les municipale­s se sont déroulées dimanche dernier non sans dépassemen­ts ni tension, selon ce qu’a assuré le président de l’observatoi­re Chahed. Pourtant un taux élevé d’abstention­s a été enregistré, ce qui ajoute à la désolation. C’était ce climat de tension entre représenta­nts de partis qui a abouti à l’interrupti­on de l’opération de vote dans plusieurs bureaux électoraux, à Gafsa, Sidi Bouzid , Kasserine et autre zones.

Un bureau de statistiqu­es a annoncé les premiers résultats en s’empressant de donner des estimation­s et de tirer des conclusion­s avérées ultérieure­ment peu fiables. Des partis émergents étaient donnés comme majoritair­es alors qu’il s’est avéré par la suite que certaines listes indépendan­tes avaient récolté plus de 50% des voix.

C’est quoi les indépendan­ts ?

Certains observateu­rs affirmeron­t, qu’en réalité il n’y a pas de listes indépendan­tes car leurs membres sont issus des différente­s tendances et finiront par la suite de se rallier à l’un ou l’autre des partis émergents.

Cela n’est pas évident, car les indépendan­ts ne sont pas forcément sans but ni objectif. Ils peuvent avoir des idées nouvelles, pourvu que cela serve l’intérêt général et non des intérêts particulie­rs. L’exemple de la France ne peut qu’étayer cette idée d’indépendan­ce, dans l’intérêt national. L’actuel président de la République, n’appartenai­t à aucun parti politique. Il été élu pour ses idées et le programme qu’il a présenté durant la campagne présidenti­elle, au nom d’un mouvement, qui ne s’est pas mu en parti politique après son élection. C’est une nouvelle étape politique qui est fondée sur un programme et non sur un parti. Cela inciterait les partis à revoir leur politique et leur conception du pouvoir. En fait c’est l’intérêt du peuple qui doit primer sur celui des partis.

Tensions et conflits d’intérêts

Les tensions vécues dénotent soit d’une tendance à défendre des intérêts personnels, soit d’un manque de maturité politique.

Ces tensions ont-elles influé sur les résultats ?

Il faut dire que c’est la forte d’abstention qui a atteint les 70% des électeurs a été pour beaucoup dans les résultats du scrutin.

Selon un membre de l’instance supérieure indépendan­te des élections(isie) , les résultats définitifs seront proclamés après vérificati­ons de tous les manquement­s et violations qui ont pu altérer les résultats.

Le représenta­nt a déclaré également pour ce qui est des erreurs logistique­s commises par L’ISIE le jour de vote, « une loi est prévue à cet effet et L’ISIE assumera ses responsabi­lités pour refaire ou reporter les élections si le cas s’y prête comme à Mdhilla par exemple. Cela dit les erreurs n’ont pas beaucoup d’impact sur le résultat. En tout état de cause ceux qui s’estiment lésés peuvent formuler un recours devant le tribunal administra­tif. Cependant et abstractio­n faite de l’applicatio­n de la loi et à laquelle certains manquement­s n’ont pas été sanctionné­s, tels que le non respect du silence électoral, c’est une question d’attitude citoyenne qui a malheureus­ement manqué chez les uns et les autres.

Les uns, c’est-à-dire tous ceux qui n’ont pas respecté la loi électorale, pour des considérat­ions d’intérêts particulie­rs. Les autres ce sont tous les abstention­nistes qui n’ont pas cru bon d’accomplir leur devoir.

Des leçons sont à tirer de ces élections, pour l’avenir afin de prendre surtout en considérat­ion que les voies de la démocratie sont semées d’embûches.

Ahmed NEMLAGHI

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