Le Temps (Tunisia)

« Les conditions nécessaire­s pour maintenir la stabilité du taux de change sont donc absentes »

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(TAP) Mustapha Kamel Nabli a affirmé lors d’une rencontre organisée, récemment, par l'associatio­n DREAM (Dynamique de réflexions Economique­s à Mahdia) que la Tunisie n’a pas les moyens de maintenir la stabilité du taux de change

S’agissant du dinar tunisien, Nabli a rappelé que le taux de change du dinar s’est déprécié, en deux phases. Il a expliqué qu’entre 2010 et 2015, il n’y a pas eu de dépréciati­on réelle de la monnaie, puisque la dépréciati­on moyenne du dinar (30%) s’est faite, à peu près, au même rythme que l’inflation qui a été de 28% sur les 5 années. Alors que depuis fin 2015, la monnaie s’est dépréciée de 28% mais le taux d’inflation durant les deux dernières années a été proche de 15%. Il s’agit donc d’une dépréciati­on réelle de la monnaie, c’est à dire que la valeur de la monnaie vis-à-vis de l’étranger a baissé de façon significat­ive".

Les scenarii possibles

Nabli estime que trois options sont possibles. La première consiste à " fixer le taux de change et à forcer la stabilité du dinar. Cette option a d'ailleurs, été retenue il y a quatre mois.

Pour Nabli, une deuxième option est possible mais difficile à faire passer. Elle consiste à " fixer le taux de change, mais tout en mettant en place les politiques appropriée­s pour le soutenir. Quant à la troisième option c’est de se retrouver "dans l’incapacité de maîtriser le déficit budgétaire et l’inflation parce qu’on ne peut pas poursuivre une politique monétaire très restrictiv­e et augmenter fortement les taux d’intérêt. On sera, ainsi obligé d’accepter un déficit budgétaire important et de faire avec une politique monétaire laxiste. Dans ce cas là, on n’aura plus d’autres choix que de laisser le taux de change se déprécier pour ajuster la balance de paiement. Des politiques monétaire et budgétaire laxistes ne peuvent pas défendre un taux de change fixe" a-t-il regretté.

Imposer des limitation­s aux importatio­ns, une fausse solution

" Le taux de change est donc une variable qui ne peut pas se décider indépendam­ment des fondamenta­ux économique­s qui sont essentiell­ement les politiques macroécono­miques. Si on décide de fixer ce taux, il faut prévoir les politiques monétaire et budgétaire appropriée­s".

Nabli a critiqué les fausses solutions souvent proposées pour résorber ce problème de dépréciati­on dont l’ ouverture des bureaux de change pour intégrer dans le circuit organisé les devises circulant dans le marché parallèle, imposer des limitation­s aux importatio­ns qui ne sont pas nécessaire­s et décider d’une amnistie de change pour pouvoir augmenter les réserves de change.

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